Critique

Zodiac

© RTBF
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Dans un style réaliste fort éloigné des expérimentations formelles de Se7en, David Fincher semble vouloir renouer avec le meilleur cinéma des années 70. Il ajoute ainsi au suspense policier une chronique en prise directe avec la société, mais aussi avec son expression cinématographique.

FILM POLICIER DE DAVID FINCHER. AVEC JAKE GYLLENHAAL, MARK RUFFALO, ANTHONY EDWARDS. 2007.
CE LUNDI 6 AOÛT A 20H20 SUR LA UNE.

Réalisateur de Se7en, Fight Club et The Social Network, David Fincher s’est imposé comme un des cinéastes américains marquants de son temps. Il réussit un nouveau tour de force avec cet excellent polar évoquant l’enquête authentique lancée contre un serial killer célèbre des années 60-70. A la fin des sixties, une vague de crimes sanglants sème la terreur en Californie, et une chasse à l’homme complexe est déclenchée pour retrouver son auteur: un tueur psychopathe qui revendique ses forfaits dans des messages cryptés à la presse…

Le Zodiac, serial killer parmi les plus sinistrement célèbres de l’histoire criminelle américaine (on lui attribue entre 37 et 200 meurtres!), ne fut jamais arrêté, même si de forts soupçons pesèrent et pèsent encore sur un homme décédé de mort naturelle avant de pouvoir être jugé… Adaptant de manière captivante un livre de Robert Graysmith (un dessinateur de presse impliqué dans l’enquête), Fincher entreprend une minutieuse reconstitution des faits réels survenus à l’époque. Dans un style réaliste fort éloigné des expérimentations formelles de Se7en, le réalisateur semble vouloir renouer avec le meilleur cinéma des années 70. Il ajoute ainsi au suspense policier une chronique en prise directe avec la société, mais aussi avec son expression cinématographique. Le maître du morbide se révèle alors capable de sobriété visuelle et de densité humaine, signalant une maturité prometteuse de futurs films complexes et passionnants. Il a réuni des acteurs de très haut niveau comme Jake Gyllenhaal (Donnie Darko, Jarhead et Brokeback Mountain), Mark Ruffalo (Windtalkers, Eternal Sunshine Of The Spotless Mind) et Anthony Edwards (un des comédiens à succès de la série télévisée E.R.). Tous contribuent, accompagnés de seconds rôles remarquables, à la réussite d’un Zodiac que David Fincher a aussi nourri de ses propres souvenirs d’enfance, quand il grandissait en Californie, non loin du théâtre de certains meurtres et entouré de copains terrifiés à l’idée de croiser la route du tueur…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content