Jungle fever à l’Ancienne Belgique

Jungle © Dan Wilton
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le collectif anglais était sur la scène de l’AB Box pour leur dernière date européenne de 2014. Impressions.

Une paire de singles qui font mouche, précédant un premier album plutôt bien accueilli en juillet dernier, suivi d’une nomination au prestigieux Mercury Prize: l’année 2014 fut plutôt bonne pour Jungle, groupe néo-disco-funk aux contours longtemps flous, centré sur le duo de lads, Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland. Après un premier passage au Nuits Bota en mai dernier, ils débarquaient lundi soir à l’AB Box, sold out pour le coup.

Premier constat: dans la pénombre, éclairé par derrière, Jungle apparaît réellement comme une et une seule entité. Alignés quasi sur un seul rang, les 7 musiciens (les deux leaders + deux choristes + un batteur + Un percussionniste + un guitariste) font front. On pensait que le terme « collectif » revendiqué par Jungle était une coquetterie. Pas du tout. Sur scène, la formation joue soudé, en un bloc, un vrai gang. On se surprend même à penser à Chic. Pas seulement pour les références disco de Jungle, mais aussi pour ce sens du collectif entièrement dédié au groove. Cela se joue aussi au niveau des voix: ils sont souvent au moins 4 à chanter en même temps, se retrouvant tous autour d’une sorte de falsetto androgyne.

Cela commence ainsi très fort avec Platoon et ses nappes de clavier liquide, suivi peu après de The Heat griffé de riff de guitares so eighties. Pendant 20 minutes, Jungle déroule ainsi un funk-disco imperturbable. Lemonade Lake fait semblant de varier un peu le tempo. Mais la formation retombe vite sur ses rails. Quitte à devenir aussi un poil monotone: à ce moment-là, sa force – le collectif, l’homogéneité – devient petit à petit aussi sa principale faiblesse.

Le concert ne fait donc pas l’économie d’un petit ventre mou. Sur un concert d’à peine heure (pas anormal quand on ne compte qu’un album à son actif), cela fait vite beaucoup. Heureusement, Jungle resserre les boulons dans la dernière ligne droite, sortant ses dernières grosses cartouches. Busy Earnin’, puis Time en rappel, forment ainsi un parfait feu d’artifice final.

Jungle sera de retour le 31 mars prochain, au Trix, à Anvers.

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