Paco Les Mains Rouges (tome 2)

Il y a quatre ans, on découvrait à la fois le personnage de Patrick Comasson, devenu « Paco Les Mains Rouges » pour survivre dans le bagne de Cayenne, et le dessinateur Éric Sagot, grand voyageur au dessin faussement naïf, qui avait fait plusieurs séjours en Guyane et qui avait trouvé la bonne personne pour mettre en mots son atypique récit de bagnards -Fabien Vehlmann, scénariste de Spirou, de Seuls et de maints albums souvent réussis. Un récit atypique, tant dans sa manière -le dessin au sépia et tout sauf réaliste de Sagot se marie parfaitement avec cette fiction très documentée et parfois très crue- que dans son sujet: si Paco raconte dans le détail et la précision ce qu’était réellement Cayenne jusque dans ces années 30, soit un pur enfer sur Terre constitué de plusieurs îles qui n’avaient plus rien de paradisiaques, il narre aussi une intense histoire d’amour homosexuelle entre deux détenus, Paco et Armand. Un mélange des genres qui pourrait paraître improbable, mais qui au contraire fait tout le sel de ce formidable diptyque -qu’on ne voudrait donc pas voir passer sous les radars d’une fin d’année trop chargée. Sagot et Velhmann nous passionnent avec leurs connaissances des us et coutumes du lieu -formidables pages sur les tatouages en vigueur chez les bagnards de l’époque- avant de nous émouvoir avec cette romance qui permet à deux êtres d’avoir encore envie de vivre, là où tout les pousse pourtant à la mort -« Si la maladie et la faim étaient les principales causes de décès sur la grande terre, sur les îles du Salut, c’était le meurtre. »

Paco Les Mains Rouges (tome 2)

De Fabien Vehlmann et Éric Sagot, Éditions Dargaud, 80 pages.

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