Le Silence de Belle-Île

DE LAURENCE BERTELS, ÉDITIONS LUCE WILQUIN, 240 PAGES.

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Laurence Bertels a le sens de la narration, distillée avec parcimonie de manière à conduire son lecteur jusqu’au dévoilement de l’énigme. Trop de non-dits, trop d’indifférence, trop de brume, de vent et de pluie dans cette presqu’île de Quiberon où, enfant, le narrateur a passé toutes ses vacances et où, adulte, il vient encore combler sa solitude auprès de son grand-père pour oublier « une grand-mère dure, une mère distante et une femme arrogante ». Jacques Le Garrec a 83 ans et se sent partir. Cédric, la quarantaine antihéroïque, est à ses côtés pour recevoir le lourd héritage d’un homme qu’il a toujours admiré et aimé. Pendant une semaine, il va remonter le temps pour comprendre les clauses controversées d’un testament qu’il trouve injuste. Ce sera l’occasion d’interroger la notaire, le commissaire et le curé mais surtout de lire le journal intime de sa grand-mère. Et puis il y a Clarisse, la dame de compagnie du grand-père, à son service depuis la mort accidentelle de son épouse, 20 ans auparavant. Sur fond de Bretagne automnale, Laurence Bertels, journaliste au service culturel de La Libre, nous propose un beau roman, simple, où elle explore avec beaucoup de finesse l’ennui et la recherche d’une identité meurtrie.

M-D.R.

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