Batman v. Superman: nanars ou réussites, les clashes de superhéros au cinéma

Batman v Superman: Dawn of Justice © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Batman et Superman, les deux héros emblématiques de DC Comics, s’affrontent sur grand écran dans L’Aube de la justice. Retour sur quelques antécédents…

Batman et Superman, les deux superhéros emblématiques de DC Comics, réunis dans un même long métrage, beaucoup en avaient rêvé, et Wolfgang Petersen fut même pressenti pour réaliser le film au tout début des années 2000. Un projet qui devait rester sans lendemain, toutefois, les deux franchises entamant chacune un lifting dans la foulée, Batman sous l’égide de Christopher Nolan; Superman sous celle de Bryan Singer. Quinze ans plus tard, Zack Snyder reprend donc l’affaire à son compte, en avançant quelques solides arguments, et notamment sa « pratique » de l’univers DC, lui qui a porté avec bonheur les aventures des Watchmen à l’écran, avant de se frotter, avec moins de réussite il est vrai, à Superman dans Man of Steel. Le film appelait une suite; plutôt qu’un Man of Steel 2, voilà que déboule Batman v. Superman: Dawn of Justice (1) avec, pour argument massue, la première confrontation sur grand écran entre l’envoyé de Krypton, incarné par Henry Cavill, et le justicier de Gotham City, campé par Ben Affleck, une rencontre au sommet qu’il reviendra à Wonder Woman (Gal Gadot) d’arbitrer…

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Des chocs de ce genre, Hollywood n’a pas attendu la récente vague de films de superhéros pour en orchestrer. Apparus dans le courant des années 30, les mythiques monstres de la Universal -les Dracula, Frankenstein, The Mummy ou autre The Wolfman- seront ainsi, succès aidant, mis à toutes les sauces, de sequels (Son of Dracula, The Bride of Frankenstein…) en déclinaisons plus ou moins folkloriques. C’est à peine, dès lors, si l’on s’étonnera de voir Frankenstein croiser le loup-garou (Frankenstein Meets the Wolfman, 1943), mais aussi, en un singulier mélange des genres, Abbott et Costello (Les deux nigauds dans leur appellation française) se mesurer tantôt à ce même Frankenstein (Abbott & Costello Meet Frankenstein, 1948), tantôt à la Momie (Abbott & Costello Meet the Mummy, 1955).

Il y avait là, il est vrai, un filon à peu près inépuisable dont le cinéma B à Z fera ensuite son miel, qui enverra Frankenstein se heurter à une créature venue de la planète Mars (Frankenstein Meets the Space Monster, 1965), avant d’enfin rencontrer Dracula (Dracula vs. Frankenstein, 1971); et l’on en passe, Jess Franco faisant de Dracula, (le) prisonnier de Frankenstein, tandis que sous d’autres latitudes encore, Ishiro Honda agencera, dans un même ordre d’idées, le combat de King Kong contre Godzilla. Pas sûr, du reste, que l’on en ait fini de ces clashes improbables -il y eut ainsi, tout récemment encore un Frankenstein vs. The Mummy, sorti tout au plus aux Philippines, et Imdb annonce un Sherlock Holmes vs. Frankenstein fleurant bon le canular nanar…

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Un ADN différent

Voire toutefois: le baromètre hollywoodien est assurément à la fusion des univers les plus divers. On a vu dernièrement Cowboys and Aliens en découdre devant la caméra de Jon Favreau, ou Abraham Lincoln se muer en Chasseur de vampires avec un succès artistique (et commercial) tout relatif, tandis que Disney passait les contes à la moulinette du mashup dans Into the Woods -là encore pour un résultat laissant pour le moins dubitatif. S’agissant des superhéros, la donne est sensiblement différente, et la combinaison de personnages aux pouvoirs complémentaires est inscrite dans l’ADN de divers comics de la galaxie Marvel, des Fantastic Four aux X-Men, d’autres séries maison, comme The Avengers, apparus en 1963, faisant le pari de la réunion de superhéros évoluant jusqu’alors en ordre dispersé, les Hulk, Iron Man, Thor, Ant-Man, Wasp et autre Captain America (en réponse, du reste, à la Justice League of America du concurrent DC Comics).

Cinquante ans plus tard, les studios américains ne font jamais qu’appliquer les mêmes recettes. Aux incontournables Spider-Man, Batman, Superman ou autre X-Men sont venus s’ajouter le ban et l’arrière-ban des superhéros, au risque de la saturation, le principe de l’accumulation jouant ici comme ailleurs, et jusqu’au sein même des franchises. Après avoir entamé ses aventures cinématographiques peu ou prou en solo, un Captain America se verra prochainement flanqué, pour Civil War, des Iron Man, Black Widow, Spider-Man et autre Ant-Man; Thorsera accompagné de Hulk dans Ragnarok, programmé à l’horizon 2017, et The Avengers continueront à ployer de concert sous les effets spéciaux. Qu’un Batman se voie aujourd’hui opposé à Superman au croisement des mythes ne fait dès lors jamais que rentrer dans l’ordre des choses, suivant une logique que Zack Snyder compte d’ailleurs pousser plus loin en adaptant ensuite The Justice League, où ils seront rejoints par Aquaman, Green Lantern et tutti quanti… Quant au vrai choc des titans, celui opposant Marvel et DC Comics, il se fera par box-office interposé, puisqu’il reviendra à Captain America: Civil War de tenter de concurrencer, à compter du 27 avril, Batman vs. Superman. Un vrai défi de superhéros, pour le coup…

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(1) SUITE AUX ÉVÉNEMENTS DE CE MARDI 22 MARS, NOUS N’AVONS PAS PU VOIR LE FILM.

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