Qui se cache derrière Zomb., votre nouveau rappeur misanthrope préféré

© hamza seriak
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Derrière Zomb., se cache le Bruxellois Rémi Zombek, producteur-rappeur, auteur d’un premier album, Point, au spleen assez jubilatoire

Le diable est dans les détails. Et le point au bout du nom de Zomb. Pour être sûr qu’on ne l’oublie pas, le rappeur bruxellois en a même fait le titre de son premier album, paru fin de l’année dernière. Un caprice? “Vous connaissez l’anecdote du manager des Beastie Boys, qui demandait un pot de M&M’s bleus dans les loges? Les mecs s’en foutaient évidemment qu’ils soient bleus, rouges ou verts. Mais si la consigne était respectée, ils savaient que l’organisation était sérieuse, que ça allait rouler.

Un point termine en général une phrase. Avec Point, Zomb. en commence plutôt une autre. C’est que Rémi Zombek, de son vrai nom, n’est pas tout à fait un inconnu. Né à Bruxelles, ayant usé ses baskets entre Jette et Molenbeek, cet “enfant des années 90” décline moins facilement son âge que ses différentes “zines” musicales. Boulimique, il a ingurgité jazz, pop, punk, musiques électroniques, IDM, et bien sûr rap -“Gamin, on m’a offert un jour L’École du micro d’argent. J’ai pris une claque”.

Nique les pensées maléfiques

Sorti des secondaires, Rémi passe alors une tête au Jazz Studio d’Anvers, avant de monter les Froesheleirs avec le rappeur Sika, band hip-hop façon The Roots à la bruxelloise. Dans la foulée, il connecte avec le producteur Noza, tourne avec Veence Hanao, dark prince du rap indé. “Et puis, en 2018, je me barre à Londres…” Au départ, pour suivre son amoureuse. Puis, quand la relation se termine, pour remettre les compteurs à zéro. “Fini de procrastiner, je me suis remis à faire de la production plus sérieusement.” Il commence également à écrire. “Tous les jours, à 10h30, pendant minimum une demi-heure.” Au début, “je pondais que de la merde”. Au bout de trois mois, la plume s’affine. Inscrit à une masterclass de production, il doit livrer un morceau abouti: Je navigue seul.

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Le titre se retrouve aujourd’hui sur le premier album de Zomb. Son beat très bass music trahit ses origines UK. Mais il n’est qu’une des couleurs déclinées par l’intéressé. Entre rap “spé” et chanson désenchantée, Zomb. distille ses humeurs bileuses. Le genre de mec, qui gère à la fois “très bien l’autosabotage” (Chaque semaine), conscient qu’“on n’a qu’une vie à gâcher” (Zoubi). Mais tout en se permettant aussi de simplement Craquer pour un kebab (sous influence TTC) ou de baisser un temps les armes -“goddamn, mais c’est magnifique/nique sa mère aux pensées maléfiques” sur l’irrésistible Dreamer. Zomb., votre nouveau rappeur misanthrope préféré…

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