L’Inclinaison

© National

Enlisé dans le trafic de drogue et une solitude inextricable, un jeune homme d’une vingtaine d’années s’étourdit dans la tournée des boîtes de nuit et des partouzes. Il y rencontre Le Bleu, rebeu hâbleur qui l’impressionne et l’introduit dans la bande du Grand Dhjou. Dans une planque des grands ensembles ceinturant Paris, les journées s’écoulent, identiques, entre joints et jeux vidéo. Lorsque Le Bleu se carapate en Espagne, le narrateur, vivant de manière refoulée son homosexualité, décide de le rejoindre pour un road trip improvisé. Sous couvert d’identités d’emprunt, les compères se coulent avec langueur dans leur nouvelle vie de plaisanciers jusqu’à ce que Le Bleu se refasse la malle lors d’un go fast… Entre inquiétude de la sexualité, fascination de la violence et colère de la jeunesse, Corentin Durand file le train d’une errance arpentée tel un disque rayé. Entre effondrement et abandon, à l’image de son anti-héros plongé dans ses réflexions, ce premier roman semble empêché, égaré dans sa fuite en avant. Au fil de descriptions parfois empêtrées d’un air gourmé, le livre, bercé par un océan de spleen, interroge, déçoit, asticote. Sous une forme d’indolence contagieuse, chancelante, comme jouée sur un instrument désaccordé, pointe la découverte d’un écrivain.

De Corentin Durand, éditions Gallimard, 304 pages.

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