Les Évadés de l’espace

© National

1977. Sorti fin mai aux États-Unis, le phénomène Star Wars n’est attendu sur les écrans japonais que plus d’un an plus tard, en juin 1978. Une fenêtre suffisante, estiment les studios locaux, pour produire leur propre version de l’histoire et surfer sur un succès annoncé. Ainsi de la Tohei, qui se lance dans Uchu kara no messeji -Les Évadés de l’espace en VF-, un space opera confié à Kinji Fukasaku, futur réalisateur de Battle Royale, surtout connu à l’époque pour ses films de yakuzas. Le film dispose d’un budget confortable et s’appuie sur un casting international où l’on retrouve notamment, aux côtés de Sonny Chiba, Etsuko Shihomi et Hiroyuki Sanada, le vétéran de la télévision Vic Morrow, bien imbibé pour le coup. Tous évoluent dans une lointaine galaxie où, colonisée par l’empire Gavanas et son tyran Rockseia XII, la planète Jillucia s’en remet au dieu Liabé et à un duo de messagers, chargés de retrouver dans l’espace les huit guerriers courageux qui s’uniront pour la libérer, lesquels auront été désignés par des noix divines venues les révéler à eux-mêmes. Ces huit noix de Liabé en guise de Force, Les Évadés de l’espace emprunte généreusement à Star Wars. Mais si l’on y croise une princesse Meia, le robot Beba 2 et même un sabre laser, ce space opera n’en a pas moins une identité graphique propre, avec ses effets spéciaux et autres trucages vintage, de même qu’une spécificité nippone. Pour un résultat qui, s’il prête souvent à (sou)rire, n’en a pas moins conservé un charme incontestable. Succès considérable au Japon, le film passera inaperçu ailleurs, à l’inverse de la série qui en sera inspirée, San Ku Kai. Une curiosité.

De Kinji Fukasaku. Avec Hiroyuki Sanada, Sonny Chiba, Vic Morrow. 1978. 1 h 45. Ed. Carlotta.

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