Éclats d’enfance

© Simon Lereng Wilmont/Final Cut

Elles réveillent tous les enfants en fonction de leur tempérament. Avec une plume, un sifflet, quelques gouttes d’eau. Mais toujours avec gentillesse, sourires et compassion. Margarita, Olga et Angelika travaillent dans un foyer temporaire pour mineurs à Lyssytchansk, une ancienne ville industrielle à l’est de l’Ukraine. Là-bas, la vie a toujours été rude, mais c’est encore pire aujourd’hui. Les bruits de la guerre se réverbèrent dans la société. Et il n’a pas fallu attendre l’invasion de l’année dernière. Au printemps 2014 avait déjà éclaté dans le Donbass un conflit armé entre les séparatistes pro-russes et les forces gouvernementales ukrainiennes. Le contexte a brisé nombre de familles déjà précarisées par le chômage et l’alcoolisme. Violence, négligence… Situé à 20 kilomètres de la ligne de démarcation, le foyer accueille une trentaine de pensionnaires, allant de la petite enfance à l’adolescence, dont les parents ne sont pas ou plus en état de s’occuper. Ils ne peuvent y rester que neuf mois, pendant que le tribunal étudie leur cas. C’est comme ça. Quand un enfant part, un autre arrive. Mais les lits se remplissent plus vite que jamais. Confidences, séparation de fratrie, cruelles prophéties… Le film décrit la vie des éducatrices et des gosses entre l’automne 2019 et l’automne 2020. Des enfants qui semblent avoir grandi trop vite mais s’émerveillent encore devant des bulles de savon. Car dans cette maison construite sur des larmes, l’espoir continue de briller.

Documentaire de Simon Lereng Wilmont.

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