Corps vivante

© National

Julie Delporte va mieux. Après nous avoir conté ses déceptions amoureuses, ses passages à vide en traînant son spleen d’album en album, voilà qu’elle a enfin trouvé une forme de paix. Elle le relate dans Corps vivante en s’interrogeant sur les causes de ce bien-être. Elle va comme à son habitude questionner sa place dans la société et ses relations avec les femmes et les hommes de son entourage, mais également d’une manière plus générale. Formellement, elle creuse le sillon entamé depuis le début de sa carrière en illustrant un texte réflexif et continu. Sa maîtrise du crayon de couleur est magistrale. Elle représente des vêtements, des plantes, des fleurs, des coquillages glanés ici et là. On frise parfois l’abstraction et on pense souvent à la peintre Georgia O’Keeffe, à laquelle l’autrice rend un hommage en quatrième de couverture. Au final, très peu de personnages sont représentés. Étrangement, par empathie, celles et ceux qui suivent depuis longtemps l’autrice française établie à Montréal ressentent une sorte de soulagement. Cette symbiose des sentiments, Julie Delporte l’a créée depuis ses premiers pas comme artiste, grâce à un ton d’une désarmante sincérité et une mise à nu sans pudeur qui invite presque le lecteur à vouloir la prendre dans ses bras pour la réconforter.

De Julie Delporte, éditions Pow Pow, 268 pages.

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