Boiling Point

© National

Londres, le vendredi précédant Noël, dit “Magic Friday”, traditionnellement la meilleure journée de l’année dans le petit monde de la restauration. Mais pas pour Andy Jones (Stephen Graham, impressionnant), un chef étoilé sous pression, qui voit les problèmes s’amonceler alors que sa brigade est sur le pied de guerre pour le service du soir. Soucis domestiques, contrôle sanitaire tatillon, commande oubliée, assistante ayant des envies d’ailleurs, stagiaire hésitante… il y en a là tout un assortiment, qu’il tente d’affronter à grand renfort de stimulants divers alors que les premiers clients commencent à affluer. Mais entre d’imbuvables nouveaux riches, une critique gastronomique et son ancien patron devenu star de la TV, sans oublier quelques influenceurs, c’est peu dire que la soirée s’annonce mouvementée pour un Andy au bord de l’implosion… De Eat Drink Man Woman à Ratatouille, nombreux sont les films ayant démontré qu’art culinaire et cinéma pouvaient idéalement s’accorder. Boiling Point est sans conteste à ajouter aux réussites du genre, tant par son réalisme -son réalisateur, Philip Barantini (lire son interview en page 24), un ancien chef, s’est inspiré de son expérience de douze années en cuisine- que par son dispositif. Le film a été tourné en un seul plan-séquence d’1 heure 30 en effet, tour de force technique qui aspire le spectateur dans un tourbillon au cœur de l’action, la caméra virevoltant des fourneaux aux tables. Le résultat est tout simplement stupéfiant, qui fait du cauchemar de ce chef surmené dans son environnement speedé la métaphore éloquente d’une époque lancée dans une course folle. À déguster sans modération.

De Philip Barantini. Avec Stephen Graham, Vinette Robinson, Ray Panthaki. 1 h 32. Sortie: 26/10.

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