Critique

[à la télé ce soir] Fièvre sur Anatahan

© DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Étonnant projet que ce film réalisé au Japon et en japonais par un réalisateur hollywoodien génial parvenu au crépuscule de sa carrière.

Responsable de classiques absolus, en Allemagne (L’Ange bleu) puis aux États-Unis où il s’était exilé pour échapper au nazisme (Coeurs brûlés, Shanghaï Express), Josef von Sternberg avait fait de son interprète fétiche Marlene Dietrich une icône du 7e art. En 1953, le Viennois adaptait donc le livre autobiographique de Michiro Maruyama Anatahan, récit de la survie d’un groupe de soldats japonais naufragés (en juin 1944) sur une île du Pacifique presque déserte où la présence d’une jeune femme affole des hommes qui s’affrontent violemment pour la posséder. Fidèle à son approche ultra-artistique et plastiquement maîtrisée, Sternberg recrée en studio le décor de jungle où il situe son drame. Il narre lui-même en voix off une intrigue où sa sensualité fiévreuse, sa cruauté subtile et son sens imparable de la lumière s’expriment une ultime fois de sublime façon.

Drame de Josef von Sternberg. Avec Akemi Negishi, Tadashi Suganuma, Kisaburo Sawamura. 1953. ****(*)

Mercredi 20/01, 23h50, Arte.

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