Critique

[à la télé ce soir] Citizen Kitano

© AKAHIRO WADA - SHUEISHA INC.
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

la fois amuseur du petit écran, auteur de cinéma, romancier, pop star, chroniqueur politique et artiste peintre, Takeshi Kitano est l’un des plus grands esprits libertaires du Japon contemporain.

Pour certains alors surgi de nulle part et inconnu au bataillon, il a hissé le film noir au rang des Beaux-Arts, a fait découvrir la face balafrée d’un autre cinéma japonais et a inventé un nouveau langage visuel. Sombre, violent et mélancolique. L’homme est bien plus complexe que ça. À la fois amuseur du petit écran, auteur de cinéma, romancier, pop star, chroniqueur politique et artiste peintre, Takeshi Kitano est l’un des plus grands esprits libertaires du Japon contemporain. Le documentaire d’Yves Montmayeur (Michael Haneke: profession réalisateur) raconte l’enfant, fils d’un peintre en bâtiment, né dans un quartier très pauvre de Tokyo anéanti par les bombardements américains. Sa découverte de l’humour et son boulot de garçon d’ascenseur dans un cabaret comique. Son intérêt pour les Yakuzas et son goût de la provocation. Les barricades du Mai 68 nippon et son sens de l’improvisation. Citizen Kitano, c’est le portrait d’un mec hyperactif qui dort trois ou quatre heures par nuit, a eu du mal à faire comprendre qu’il n’était pas juste un comique et est resté, à 70 ans, le gamin fripouille des quartiers populaires. Beat Takeshi, ses déguisements grotesques et ses gags absurdes. Son premier rôle au cinéma face à David Bowie dans Furyo. Ou encore l’accident qui l’a défiguré, les séquelles physiques et mentales qu’il glisse dans ses autoportrait meurtris et ses fleurs mutantes. Un portrait kaléidoscopique suivi à 23h40 par L’Eté de Kikujiro.

Documentaire d’Yves Montmayeur. ***(*)

Mercredi 31/03, 22h45, Arte.

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