SIXTO RODRIGUEZ

Récent Oscar du meil-leur documentaire, Searching for Sugar Man lui est consacré. Les deux albums, Cold Fact et Coming from Reality, sortis par le songwriter aux arran- gements psychédéli- ques Sixto Rodriguez, en 1970 et 71, n’ont pas connu le moindre retentissement aux Etats-Unis et le bonhomme a fini par reprendre son boulot dans la construction à Detroit. Mais en 1998, grâce à sa fille aînée tombée sur un site web dédié à son paternel, Rodriguez réalise qu’il est une star en Afrique du Sud. Que sa chanson I Wonder est l’hymne de la communauté afrikaner anti-apartheid et que ses plaques se sont écoulées à plus de 500.000 exemplaires (sans qu’il touche un rond sur ses ventes à l’étranger). Après la réédition de ses deux disques par Light in the Attic en 2008, l’Américain pourrait enfin enregistrer leur successeur. Il a récemment expliqué au Rolling Stone avoir écrit 30 nouvelles chansons et discuté avec Steve Rowland, le producteur de son 2e album.

VASHTI BUNYAN

Quelques singles et démos enregistrés entre 1964 et 1967 consignés sur l’indispensable compilation Some Things Just Stick in Your Mind (2007) et un splendide album, Just Another Diamond Day, de folk au timbre cristallin. C’est tout ce que Vashti Bunyan, boudée par le succès, aura sorti avant de quitter l’industrie du disque pour donner naissance à trois enfants et s’en aller élever des animaux dans une ferme.

Sans qu’elle s’en rende compte, Just Another Diamond Day est devenu l’une des plaques les plus recherchées de l’époque et s’est vendue jusqu’à 2000 dollars sur eBay. Réédité en 2000, il a fait d’elle une des influences majeures de la jeune génération folk (Devendra Banhart, Joanna Newsom…). L’amenant à enregistrer avec l’alors chevelu aux allures christiques comme avec les modernistes tarés d’Animal Collective. Bunyan a sorti un deuxième album, Lookaftering (2005), 35 ans après le premier, sur le label Fat Cat.

SEASICK STEVE

Natif d’Oakland, il a failli buter son beau-père à treize ans (« Je n’avais plus qu’à appuyer sur la gâchette« ). A fait quelques séjours en cage (« fallait bien manger« ). Passé beaucoup de temps sur la route et les trains (hobo par obligation). Et rencontré un tas de musiciens (de Janis Joplin à Kurt Cobain en passant par le Grateful Dead et le Jefferson Airplane). Si Steven Gene Wold a vécu la vie d’un vieux bluesman que dans le fond il est, déménagé 59 fois en 27 ans, enregistré Bikini Kill et Modest Mouse dans son studio, Seasick Steve n’a sorti son premier album, Cheap, enregistré avec un groupe norvégien qu’en 2004, à plus de 60 ans. Il avait déjà eu cinq gosses et fait une crise cardiaque qui l’empêchait de conduire des bus… Depuis, il a fourni cinq LP’s (le sixième, Hubcap Music, est prévu pour cette année), mis en boîte des reprises de Fred McDowell avec Jack White et joué, à Werchter entre autres, avec John Paul Jones, le bassiste de Led Zep.

LE 10/05 AU CIRQUE ROYAL (NUITS BOTANIQUE).

THE RELATIVES

Certains les qualifient de Jesus sous LSD. Formés en 1970 à Dallas par le Révér- end Gean West et son frangin Tommie, les Relatives ont bâti un pont entre le gospel, la soul, le funk et le psychédélisme. Ce pont, pratiquement personne cependant ne l’a emprunté. Pendant les seventies, les Relatives ont sorti trois singles, tourné à travers le pays et enregistré avec l’ingénieur Phil York (collaborateur de Willie Nelson).

Mais cette session n’a, durant 30 ans, pas vu la lumière du jour. Les Relatives ont d’ailleurs pris leur retraite en 1980 et n’avaient jamais suscité grand émoi en dehors du Texas avant de faire l’objet d’une anthologie, Don’t Let Me Fall, publiée en 2009 sur le label Heavy Light Records. Un événement qui a poussé la smala, autant influencée par les quartets de gospel que par James Brown et Jimi Hendrix, à remonter sur les planches et même à mettre en boîte un album avec Jim Eno, le batteur de Spoon. Vive le gospel funk.

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