The Mule

Voilà dix ans et l’impeccable Gran Torino que Clint Eastwood avait délaissé ses habits d’acteur pour ne plus officier que derrière la caméra. Écrit comme celui-là par Nick Schenk, The Mule le voit donc sortir de sa semi-retraite pour un rôle lui allant, il est vrai, comme un gant. À savoir Earl Stone, vétéran octogénaire de la guerre de Corée reconverti dans l’horticulture, un papy charmeur ayant toujours privilégié la culture des lys à la vie de famille… Moment où les circonstances (la faillite de son entreprise, couplée au mariage prochain de sa petite-fille et à son désir de se racheter une conduite) vont l’amener à accepter un job aussi lucratif que simple en apparence: il ne s’agit jamais que de conduire, en effet, à cette nuance près que la marchandise convoyée n’est autre que la drogue écoulée par un cartel mexicain sur le marché américain…

The Mule

Comme la plupart des films récents d’Eastwood, The Mule est inspiré d’une histoire vraie, traitée par le réalisateur avec son habituel savoir-faire, assorti pour le coup d’une solide dose de nonchalance aussi suave qu’un standard de Dean Martin. Si l’intrigue n’est manifestement que prétexte à ses yeux, Clint manie par contre l’autodérision avec un bonheur certain, non sans continuer à travailler, un petit sourire aux lèvres, ce motif du temps qui fuit sans que l’on puisse l’acheter… De quoi donner son sens à ce film modeste, sans doute, mais pas moins estimable pour autant. Un making of succinct accompagne l’édition Blu-ray. On y relève, parmi les considérations d’usage, que la garde-robe arborée par Clint à l’écran a été récupérée de ses films antérieurs -ainsi d’un costume ressorti de In the Line of Fire. Ce n’est pas à un vieux singe…

DRAME De et avec Clint Eastwood. Avec Bradley Cooper, Diane Wiest. 1 h 56. Dist: Warner.

7

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