Police frontière

Figure de proue du Free Cinema anglais, auteur au tournant des sixties de Look Back in Anger et The Loneliness of the Long Distance Runner parmi d’autres, Tony Richardson devait ensuite poursuivre sa carrière entre Grande-Bretagne et États-Unis. C’est là qu’il signait, en 1982, sur un scénario de Walon Green (auteur notamment de The Wild Bunch et Sorcerer), Police Frontière ( The Border en VO). Soit l’histoire de Charlie (Jack Nicholson), un policier de Los Angeles acceptant, à la demande pressante de sa femme Marcy (Valerie Perrine) aspirant à un train de vie plus confortable, d’être muté à El Paso, près de la frontière mexicaine, où il va intégrer une patrouille chargée de lutter contre l’immigration clandestine. Et de découvrir un petit monde où la corruption règne sans partage… Adoptant un faux rythme, Police frontière est un film à la beauté vénéneuse, oscillant entre drame et polar pour embrasser le sort funeste des clandestins et dénoncer les agissements de flics corrompus jusqu’à la moelle, non sans porter un regard acide sur l’American way of life. Si l’ensemble manque parfois de nerf, la mise en scène de Richardson épouse avec justesse les états d’âme de son personnage central, un homme en proie à un conflit intérieur auquel Jack Nicholson apporte une densité peu banale. Sobre comme rarement, l’acteur signe là l’une de ses meilleures compositions, dominant une distribution quatre étoiles où l’on retrouve encore Harvey Keitel mais aussi Warren Oates. En bonus, l’enregistrement audio de l’hommage rendu à Tony Richardson, mort du sida en 1991, au National Film Theatre.

De Tony Richardson. Avec Jack Nicholson, Harvey Keitel, Warren Oates. 1982. 1 h 48. Éd. Rimini. Dist: Coming Soon.

7

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