Öndög

La Femme des steppes, le flic et l’oeuf… À lui seul, le sous-titre du nouveau film du réalisateur chinois Wang Quan’an, Ours d’or à Berlin en 2007 pour Le Mariage de Tuya, résonne à la manière d’une fable de La Fontaine qui aurait investi les étendues sauvages et majestueuses de la nature mongole. Et l’on n’est pas loin du compte, en effet. Dans Öndög, un policier novice est chargé de veiller le cadavre d’une femme retrouvé au beau milieu des steppes sous l’égide bienveillante d’une bergère dont le destin solitaire est appelé à basculer sous les étoiles… Moralité? Le 7e art en ressort grand gagnant.  » Les dinosaures ne disparaîtront pas« , glisse un personnage à l’un des moments-clés du film. Le meilleur cinéma d’auteur non plus, semble vouloir à tout moment nous dire la mise en scène amoureuse du vide et des grands espaces de Wang Quan’an, qui privilégie toujours la profondeur de champ et les cadres extensibles mais utilise aussi le flou, le ralenti ou l’accéléré pour dire des choses. Les éléments naturels comme le vent et le feu règnent sur cet improbable western des sentiments dont la narration se fait toujours la plus cinématographique possible. Grand Prix du dernier festival de Gand, Öndög dilate le temps avec une économie de plans et un sens de l’image proprement soufflants, alternant fulgurances poétiques et instants en suspens dans l’immensité tragique et burlesque d’un monde qui palpite.

Öndög

COMÉDIE DRAMATIQUE De Wang Quan’an. Avec Dulamjav Enkhtaivan, Norovsambuu, Aorigeletu. 1 h 37. Sortie en salles: 08/07.

8

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