Nadja Zela

© NIKLAUS SPOER

« Greetings To Andromeda. Requiem »

Si son nom ne dira pas forcément grand-chose par ici, Nadja Zela est une figure bien connue de la scène folk-rock helvétique (le all-girl band Rosebud, dans les années 2000). En 2016, sa vie bascule. Au retour d’un concert, elle retrouve son mari étendu sur le sol: à 52 ans, l’illustrateur Christophe Badoux, père de ses deux enfants, succombe à une athérosclérose non diagnostiquée. Comment se remet-on d’un tel deuil? Pendant trois ans, Nadja Zela va rester muette, incapable de chanter la moindre chanson, de composer la moindre musique. C’est en s’éloignant de ses habitudes folks pour s’intéresser à la forme du requiem qu’elle va finalement remonter à la surface, traitant en quelque sorte le mal par le mal. Elle se met à écouter Mozart, Ockeghem, Brahms, disséquant attentivement chaque mouvement. Jusqu’à imaginer concevoir son propre requiem. Intitulé Greetings to Andromeda, il est composé de 18 titres, principalement en anglais, mais aussi en allemand et en français. Dès le choeur d’ Andromeda en ouverture, le ton est posé. De ce requiem, la musicienne zurichoise évite cependant de faire une longue complainte pour explorer un rock brumeux, souvent poignant. Le regard davantage tourné vers l’espace (Andromède, donc) que les Cieux, elle se laisse léviter ici ( Brickman) et là ( Sun God) sur des vapeurs électroniques. Mais c’est encore quand elle se raccroche à la simplicité blues ( Wanna Be with You, Travel with Starlight) que Nadja Zela se montre la plus troublante.

Nadja Zela

Distr. Patient Records.

8

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