INSOMNIAC GAMES REVIENT À SON PREMIER AMOUR ET REMET RATCHET & CLANK EN SELLE SUR PS4. UN SHOOTER CARTOONESQUE MEILLEUR QUE LE FILM.

RATCHET & CLANK

ÉDITÉ PAR SONY CE ET DÉVELOPPÉ PAR INSOMNIAC GAMES, ÂGE: 7+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 4.

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Les sagas gaming populaires tentent souvent l’aventure du cinéma. Pour des millions de fans, voir leur jeu fétiche porté sur grand écran relève d’ailleurs d’une sacralisation naïve. Mais de Super Mario Bros. en 1993 au récent Hitman: Agent 47, l’opération (éminemment commerciale) se couronne rarement de succès. Sorti en salles le mois dernier, Ratchet & Clank n’échappe pas à la règle. Ou presque. Car l’adaptation sur PlayStation 4 de ce film (lui-même inspiré du premier des onze épisodes de la série d’Insomniac Games) dépasse son modèle. Une volte-face peu commune.

« Le jeu adapté du film lui-même adapté du jeu. » Le slogan de Ratchet & Clank sur PS4 se joue d’un humour potache semblable à son univers. Une galaxie en détresse menacée par les robots d’un vilain industriel, un jeune mécano aspirant à une grande destinée, des protagonistes dont les noms (Tharpod, Blarg, Fongoids…) résonnent comme une après-midi sur Cartoon Network… Pas de doute, le shooter du studio derrière Spyro the Dragon (1998) s’adresse aux kids. Mais ce titre qui bondit entre Le Cinquième Elément et Toy Story ne jure pas face aux adultes.

D’une voix off qui s’étonne de voir une caisse de munitions trop bien placée à un mécano qui donne rendez-vous au joueur dans le prochain reboot du jeu, le space opera et son héros poilu abattent le quatrième mur tout en sarcasmes. Mieux, le jeu éclairé par l’ego pathétique du capitaine Kwark (Buzz l’Eclair vu du côté obscur) soigne ses ressorts ludiques. Vu à la troisième personne, il claudique ainsi entre des phases de plateforme et de tir hypnotisantes. Un trip rétro où les codes couleurs et le look robotico animal des adversaires évoquent Sonic.

Let’s Dance

Jonglant entre baston de proximité et shoot à longue distance, Ratchet & Clank ne réinvente certes pas la roue. Mais la variété non-sens de ses armes -la marque de fabrique de la série- crépite. Impossible de ne pas sourire après avoir lancé une grenade envoyant plusieurs pulsions dévastatrices sur des adversaires bêtes et méchants. Les obliger à danser en mode disco après une salve de rayon laser dope la fête. Aidé d’une visée semi-automatique maline, ce jeu aux munitions limitées demande en outre de rester en perpétuel mouvement et de fouiller les niveaux sous le feu ennemi pour trouver du ravitaillement.

La série des Lego (Star Wars, Indiana Jones… ) a copié Ratchet & Clank. Mais ce dernier dresse un gameplay plus ardu édenté de game over. Le nettoyage intersidéral s’y fait donc avec méthode. Découpant et rythmant ses niveaux jusqu’à faire oublier leur structure en arène ou en corridor, le jeu se traverse également de pilotage aérien et de customisations d’armes. De quoi illuminer un spectacle graphiquement impeccable. On visite une cité céleste où les voitures volantes se faufilent entre des jardins suspendus et on se retrouve face à des poissons agressifs enfermés dans le bocal géant d’un train aérien. Ce Ratchet nouveau dégage une aura old school. Douce et rare.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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