Marc Ducret

© MKYTOHARJU

« Lady M »

Les mains sanglantes de la pochette sont celles de Macbeth qui, suivant la prédiction des sorcières, a assassiné son roi, sous la pression de son épouse, afin de monter sur le trône. Pourtant, le crime reproché au couple dans Lady M est moins le régicide que d’avoir tué, aussi, le sommeil. Cette abomination va déchaîner les forces de la nature contre le thane de Cawdor car, pour Ducret, ce n’est pas l’armée de Duncan dissimulée derrière des branchages qui marche sur le château, mais la forêt tout entière révoltée par cette monstruosité. Pièce la plus sombre de Shakespeare, Macbeth n’est pas la plus féministe non plus, comme le souligne a contrario le guitariste qui n’a conservé dans cet oratorio que le texte d’une Lady Macbeth condamnée, comme son époux, à la damnation. Chantée par une soprano et un contre-ténor entourés d’un nonette (cordes, saxophone, clarinette, trombone, trompette, basse, percussions et la guitare du leader) comprenant notamment Catherine Delaunay, Régis Huby, Sylvain Darrifourcq et Samuel Blaser, la musique est une vaste improvisation en partie écrite que traversent des éclats rock-pour une oeuvre qui devrait interpeller autant les amateurs de musique contemporaine que tous ceux qui aiment le jazz, surtout lorsqu’il est le plus radical possible.

Marc Ducret

(Illusions) ILL313010 (Outhere).

8

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