La fée Lasseter – Les studios Disney opèrent un retour aux sources à la faveur de La princesse et la grenouille, conte de fées animé enchanteur et en 2D.

De John Musker et Ron Clements. Avec les voix de China Moses, Liane Foly, Antohny Kavanagh. 1 h 37. Sortie: 03/02.

On en avait eu une première indication l’an dernier, avec la sortie de Volt; celle de La Princesse et la grenouille en apporte l’éclatante confirmation aujourd’hui: l’arrivée de John Lasseter (ancien directeur artistique des studios Pixar; réalisateur, notamment, de Toy Story 1 et 2) à la tête de Disney semble avoir singulièrement redynamisé l’auguste studio. Une entreprise qui prend, pour le coup, les allures d’un (salutaire) retour aux sources, les héritiers de l’oncle Walt renouant avec la 2D et la magie des classiques dessinés à la main, dans un genre qui est par ailleurs une vieille tradition maison, le conte de fées.

Situé à la Nouvelle-Orléans dans les années 20, le film raconte l’histoire de Tiana, jeune femme noire de condition modeste rêvant d’ouvrir un restaurant. Et dont la route croise bientôt celle de Naveen, séduisant prince qu’un sort du malfaisant Dr Facilier a toutefois transformé en grenouille. A sa demande pressante, Tiana accepte de lui donner le baiser censé lui rendre sa forme originelle. Mal lui en prend, puisqu’elle se voit à son tour changée en batracien. Le début d’une succession d’aventures loufoques, inquiétantes ou encore romantiques, dispensées au gré d’un scénario dont la trame réinvente allègrement les contes pour ménager son lot de surprises et de rencontres mémorables, de l’alligator jazzman à la luciole amoureuse.

L’esprit et la manière

Au-delà de son histoire originale et bien charpentée, l’intérêt du film tient à la façon dont John Musker et Ron Clements, ses réalisateurs (un duo ayant notamment cosigné La Petite Sirène et Aladdin), s’emploient à retrouver l’esprit mais aussi la manière des dessins animés musicaux d’antan. Splendeur et qualité picturale des décors, magie des chorégraphies, La Princesse et la grenouille déploie les fastes de la galaxie Disney, à quoi il ajoute des ingrédients novateurs – un zeste de vaudou par ici, un soupçon de jazz par là (ce qui, soit dit en passant, nous vaut d’échapper aux habituelles scies chantées des productions maison, évacuées au profit d’un répertoire nettement plus fréquentable, composé pour l’essentiel par Randy Newman). Jusqu’au personnage de Tiana, première princesse afro-américaine de l’histoire du studio, qui en traduit l’évolution sensible.

Par sa facture résolument classique, ce film peut certes sembler s’inscrire à rebrousse-poil des tendances récentes de l’animation. La finesse d’exécution et une inspiration renouvelée font cependant de ce conte à la mode Disney un authentique enchantement. Les aînés y trouveront la saveur délicate de quelque madeleine de Proust, les plus jeunes un appréciable concentré d’humour et d’émotion. On sort de La Princesse et la grenouille conquis, ou plus précisément sous le charme…

www.disney.be/la-princesse-et-la-grenouille

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Jean-François Pluijgers

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