L’Agence

L’Agence, pour le dire de manière plus claire mais infiniment moins subtile que le Sud-Africain Mike Nicol, c’est le petit nom donné aux services de renseignement de son pays; soit une maison de verre qui espionne, manipule et enquête officiellement pour le compte de l’État, mais dont les différentes factions, dans les faits et le roman (très) noir de ce grand homme de lettres, se vendent au(x) plus offrant(s). Au sommet de son art, Mike Nicol y dresse le décor de son nouveau théâtre, un théâtre violent, poisseux et engagé, rempli de marionnettes et de marionnettistes dont on ne saura qu’au final qui en tire réellement les ficelles. Un labyrinthe politico-mafieux mêlant trafic d’êtres humains, assassinats et corruption généralisée jusqu’au plus haut sommet de l’État -l’ancien président Jacob Zuma, jamais directement cité, en a encore les oreilles qui sifflent!- et qui demandait toute l’expérience de son auteur pour en faire un récit à la fois romanesque et tristement crédible. Or Mike Nicol, d’abord poète, essayiste, journaliste et romancier « classique », n’est venu au polar que sur le tard (depuis La Dette, en 2008, chez Ombres Noires): une lente maturation qui trouve tout son sens dans cette Agence, ample et complexe, mais parfaitement ficelée.

De Mike Nicol, éditions Gallimard/Série Noire, traduit de l’anglais (Afrique du Sud), 560 pages.

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