Chassol

« Ludi »

 » Les règles, l’écriture figurée et la grammaire du jour constituent une sorte de langue secrète extrêmement perfectionnée, qui participe de plusieurs sciences et plusieurs arts, particulièrement des mathématiques et de la musique. » Voilà les phrases very sérieuses d’ouverture du sixième album de Chassol sur l’indépendant français Tricatel. Ce projet s’inspire librement du Jeu des perles de verre d’Hermann Hesse, et comme les aventures précédentes, il combine un film -à télécharger- et son soundtrack. L’exotisme géographique des disques passés (La Nouvelle-Orléans, Inde, Antilles), s’efface ici devant la notion de jeu. Terme ô combien élastique ouvrant le champ des possibles: celui au premier degré de Concerto pour batterie et cour de récréation, où les bruits des enfants prennent de multiples chemins jazzy. Ou de Tetris Crystal, où une chanteuse arpente la gamme avec Chassol dans un ascenseur de Tokyo, le Japon devenant aussi source d’inspiration et de tournage. Le procédé visuel use -et abuse un rien- du principe simili-kitsch seventies du greenkey/bluekey où l’on insère des images sur un fond absorbant. Laissant les moments les plus signifiants aux tournages en « décors naturels ». Avec au final, l’impression parfois vertigineuse d’expérimenter un film de trucages vidéo des années 80 et un mix sonore, lui, intégralement contemporain.