FAC-SIMILÉ SPECTACULAIRE DES ÉTATS-UNIS, THE CREW DÉROULE UN TERRAIN DE JEU IMMENSE. MAIS LE GTA AUTOMOBILE N’ÉVITE PAS L’EMBARDÉE.

The Crew

ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR IVORY TOWER, ÂGE: 12+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 4 ET XBOX ONE.

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Il y a de ça un an, The Crew brassait déjà deux forums francophones de fans. Parmi ceux-ci, une frange des amateurs de feu Test Drive Unlimited (TDU), qui voyaient dans le nouveau jeu d’Ubisoft le fils spirituel de leur monde ouvert fétiche dédié aux sports moteurs. Développé par d’anciens créateurs de TDU, le nouveau jeu édité par Ubisoft emballait donc ces ambassadeurs bénévoles bien avant sa sortie. Des heures de jeu en beta fermée. Des centaines de (vrais) kilomètres avalés pour jouer à la nouvelle démo de The Crew sur la dernière GamesCome de Cologne. L’excitation des débuts fait aujourd’hui place au désenchantement.

Traversé de 6000 km de routes pour 6000 km2 de surface explorable tous azimuts, The Crew se coiffait pourtant d’une ambition unique: résumer la topographie US dans ce qu’elle a de plus marquant pour y lâcher des hordes de joueurs en ligne. Sur ce point, le MMORPG (1) d’Ivory Tower (qui devra encore traverser le temps pour prouver sa valeur online) tient ses promesses. Rocheuses enneigées, plages traversées de dunes, champs de tournesol et autres déserts rouges offrent une géographie ludique exceptionnelle. Reliées par des nationales et autoroutes au trafic dense, Los Angeles, Detroit et New York sont elles aussi correctement reproduites. Sans toutefois atteindre le niveau de détail d’un Gran Theft Auto IV ou V.

Police Academy

Immense et vertigineux, The Crew freine cependant son plaisir de découverte. La faute à un pilotage pataud dont le comportement physique échoue au contrôle technique. Sur le bitume, impossible de caler un drift précis. A travers champs et rivières, en mode Paris Dakar, l’adhérence se montre fantaisiste, tandis que certains rochers insignifiants suffisent à faire sortir le véhicule de la route. Loin d’être catastrophique, cette prise en mains arcade jure néanmoins face à des ténors du genre comme Gran Turismo 6 ou Forza Horizon 2.

Traversé d’un scénario bidon flattant la testostérone mâle adolescente au fil d’une vengeance fraternelle sous la bénédiction d’une agent du FBI, The Crew (et sa nomenclature peuplée de clans de pilotes) résonne comme des klaxons de fête foraine. Et ses missions ne redressent pas la barre. Passer des portiques de plus en plus étroits en se faufilant à travers la circulation pour éclater le chrono. Slalomer entre des drapeaux placés avec vice. Echapper à la police en roulant bêtement le plus rapidement possible sans faire d’accident. Malgré des courses polymorphes et jubilatoires débutant sur le bitume et se terminant à travers champs, difficile de plonger dans le mode solo du jeu. L’achat et le tuning (à la grammaire simplifiée) de véhicules souffrent en outre d’une mentalité de petit épicier. En cas de crédit de jeu manquant, le joueur est ainsi amené à débourser cinq euros par caisse. Une vraie entourloupe de gang. Mais que fait la communauté?

(1) JEU DE RÔLE MASSIVEMENT MULTIJOUEURS

MICHI-HIRO TAMAÏ