Big kids

DE MICHAEL DEFORGE, ÉDITIONS ATRABILE, 96 PAGES.

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Saviez-vous que, autour de la puberté, l’on se transformait en arbre (ou en brindille pour les moins chanceux)? Généralement cela se produit autour d’un événement traumatisant ou violent. Pour April, cela s’est passé à ses neuf ans, après qu’elle et ses parents se soient fait agresser pendant leurs vacances. Pour Adam c’est quand Jared, son ex-petit ami, s’affiche avec l’insignifiant Tyson. Après les avoir vus ensemble, il s’est bourré la gueule et s’est couché. En se relevant, sa perception du monde avait changé. En fait, comme dit April, rien n’est vraiment différent si ce n’est que l’on ressent plus de choses, et différemment. L’auteur canadien Michael Deforge manie avec une certaine maestria l’art de l’allégorie. Il revient en force avec ce récit complet dans lequel il aborde tous les thèmes qui lui sont chers et notamment le malaise adolescent. Adam, jeune gay qui vit chez ses parents, se fait humilier et maltraiter par ses amis: la victime consentante se fait cracher dessus, tabasser… April est étudiante en informatique et loue une chambre dans la maison familiale d’Adam. Elle prend l’ado perdu sous son aile en lui expliquant le phénomène de « l’arborescence corporelle ». À partir de ce moment, tout devient plus serein pour lui et pour le lecteur, qui peut enfin souffler après un début assez dur.

C.B.

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