American Graffiti

Futur réalisateur de la saga Star Wars, George Lucas se livrait en 1973 avec American Graffiti à un exercice nostalgique, célébrant l’Amérique du début des sixties et une génération brûlant les derniers feux de l’adolescence dans le rock’n’roll ( « George voulait que le film ressemble à un juke-box », expliquait Haskell Wexler, le consultant visuel) et le « cruising », activité nocturne consistant à essayer d’emballer les filles en paradant au volant de sa bagnole. Soit, dans le désordre, les préoccupations quasi exclusives de Curt (Richard Dreyfuss), Steve (Ron Howard), Terry (Charles Martin Smith) et John (Paul Le Mat), quatre jeunes gens d’une petite ville de Californie dont le film va emmêler les destins le temps d’une nuit à l’été 1962, entre flirts, courses automobiles et virées plus ou moins hasardeuses, pour les laisser, au petit matin, à l’orée de l’âge adulte. Et une chronique bercée de mélancolie racontant quelque chose comme la fin de l’innocence -celle de ses protagonistes, bien sûr, mais aussi celle d’une Amérique que l’assassinat de JFK, un an plus tard, et la guerre du Viêtnam allaient durement rappeler à la réalité.

Rythmé par une bande-son alignant des classiques vintage, American Graffiti n’a rien perdu ni de son charme ni de sa fraîcheur, qui en font un « teen-movie » de référence. La luxueuse édition proposée par Rimini ajoute au film le making of que lui consacrait Laurent Bouzereau en 1998. De l’implication de Francis Ford Coppola comme producteur aux réticences d’Universal à sortir un film qui allait pourtant faire un carton, rien ne manque, jusqu’aux moindres détails comme celui voulant que la voiture conduite par Harrison Ford dans l’ultime « duel » ait été empruntée à Two-Lane Blacktop, le film culte de Monte Hellman. À revoir.

De George Lucas. Avec Richard Dreyfuss, Ron Howard, Harrison Ford. 1 h 52. Dist: Coming Soon.

8

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