Sorties ciné: le premier film de la Belge Paloma Sermon-Daï, le grand retour d’Hamaguchi et la mère de l’Antéchrist

(L-R): Sonia Braga as Silvia and Nell Tiger Free as Margaret in 20th Century Studios' THE FIRST OMEN. Photo by Moris Puccio. © 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved. © Moris Puccio
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Il pleut dans la maison, Evil Does Not Exist, Le Dernier des Juifs… Tout ce que vous devez savoir avant de programmer une sortie ciné cette semaine.

Il pleut dans la maison: la précarité à hauteur d’ados

Découverte il y a trois ans avec le désarmant documentaire Petit Samedi, l’Andennaise Paloma Sermon-Daï pose, pour son premier long métrage de fiction, primé à la Semaine de la Critique cannoise l’an dernier, sa caméra aux abords des lacs de l’Eau d’Heure afin de capturer quelque chose de la précarité à hauteur d’adolescents.

Evil Does Not Exist: la fin du paradis selon Ryusuke Hamaguchi

Y a-t-il quelque chose de plus paisible et d’harmonieux que la nature? C’est ce que l’on pourrait se demander en se promenant dans les forêts épaisses de Harasawa, à deux bonnes heures de route de Tokyo. Mais cette carte postale rurale, où les cerfs gambadent, les ruisseaux jaillissent et le wasabi pousse à l’état sauvage, risque de s’effacer quand des promoteurs débarquent pour y installer un glamping. Peu enthousiastes face au projet de l’entreprise de construction, les villageois craignent un afflux de touristes et une pollution de l’eau. Parmi eux, Takumi, homme à tout faire, bûcheron et père célibataire, qui vit avec sa fille Hana dans une zone encore intacte.

Le Dernier des Juifs: les petits et grands mensonges de Bellisha

« Voici notre héros, il a confiance en son pays et gratitude pour son Dieu. » Ce héros que nous présente un narrateur dont la verve pleine d’emphase appuie la trivialité du propos, c’est Bellisha. Il est le dernier des Juifs de sa banlieue en région parisienne. Sa mère ne rêve que de partir, quelles que soient les modalités du départ, Alya ou simple déménagement. Alors, pour préserver les derniers liens qui l’unissent à son quartier, Bellisha romance, orne le quotidien de petits et grands mensonges, par pur plaisir de l’affabulation. Mais tous les mythomanes le savent, la vérité court plus vite que les mensonges. Bellisha est bientôt rattrapé par la dure réalité de la fin des êtres chers comme des utopies.

First Omen

Baignant dans une atmosphère surréelle à la patine vintage qui cherche davantage l’inconfort et l’étrangeté que l’horreur pure, le film floute habilement les frontières entre espace physique et espace mental pour mieux questionner les dérives de l’Église. Mieux: porté par un indéniable sens de l’image, il propose une véritable expérience plastique et sensorielle qui l’élève quasiment au rang des meilleurs films d’horreur des années 70. Une excellente surprise!

Nous, les Leroy

On a envie de croire en cette comédie du divorce qui a l’audace d’assumer la séparation et nous interroge sur ce qui fait famille. Mais on a du mal. La faute peut-être au choix de Charlotte Gainsbourg et José Garcia, pas mauvais, mais dont la séparation de fait ne surprend pas assez. Mention spéciale aux petits rôles (notamment Lyes Salem), qui entraînent la comédie sur des chemins de traverse bienvenus.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content