Critique | Cinéma

Le Dernier des Juifs: les petits et grands mensonges de Bellisha

3,5 / 5
3,5 / 5

Titre - Le Dernier des Juifs

Réalisateur-trice - De Noé Debré

Casting - Avec Michael Zindel, Agnès Jaoui, Solal Bouloudnine.

Durée - 1 h 30

Noé Debré raconte Le Dernier des Juifs d’une banlieue parisienne. Avec Agnès Jaoui en mère qui ne rêve que de partir et la révélation Michael Zindel en fils mythomane.

« Voici notre héros, il a confiance en son pays et gratitude pour son Dieu. » Ce héros que nous présente un narrateur dont la verve pleine d’emphase appuie la trivialité du propos, c’est Bellisha. Il est le dernier des Juifs de sa banlieue en région parisienne. Sa mère ne rêve que de partir, quelles que soient les modalités du départ, Alya ou simple déménagement. Alors, pour préserver les derniers liens qui l’unissent à son quartier, Bellisha romance, orne le quotidien de petits et grands mensonges, par pur plaisir de l’affabulation. Mais tous les mythomanes le savent, la vérité court plus vite que les mensonges. Bellisha est bientôt rattrapé par la dure réalité de la fin des êtres chers comme des utopies.

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De Noé Debré on connaissait jusqu’ici le travail de scénariste, sur des projets osant souvent un humour décalé voire questionnant, dans Problemos, bien sûr, mais aussi dans des films comme Le Poulain de Mathieu Sapin ou Le Test d’Emmanuel Poulain-Arnaud. Avec ce premier long métrage comme réalisateur, il s’attaque avec audace à un sujet inconfortable (l’exode des Juifs français des quartiers populaires), en choisissant de le traiter sur le ton de la fable et de l’humour plutôt que sur celui de l’affrontement. S’il ne tait pas la violence qui surgit au détour d’une scène, il remet en cause le système tout en célébrant les individus, au premier rang desquels Bellisha, sorte de cousin du XXIe siècle du jovial et mélancolique héros d’Albert Cohen, Mangeclous, réincarné dans le corps d’un jeune acteur aussi extraordinaire qu’inclassable, Michael Zindel.

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