Critique | Cinéma

Barbie: une vraie réussite dans sa dimension comique

3,5 / 5
Barbie (Margot Robbie) et Ken (Ryan Gosling), en toute innocence, sur la route de tous les possibles menant au monde réel. © WARNER BROS
3,5 / 5

Titre - Barbie

Genre - Comédie d'apprentissage

Réalisateur-trice - De Greta Gerwig

Casting - Avec Margot Robbie, Ryan Gosling, America Ferrera.

Durée - 1h57

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

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Le concept du film rappelle aussi bien la traversée du miroir d’Alice chez Lewis Carroll que la sortie de la caverne dans l’allégorie de Platon. Tout commence à Barbieland, paradis plastifié et matriarcat rêvé à l’éclat surréel où Barbie Stéréotypée (Margot Robbie), symbole absolu de perfection lissée, coule des jours inlassablement heureux au milieu de ses congénères asexuées et d’un éventail musculeux de Ken en mal d’attention. Moment que notre héroïne accro au rose pastel et aux chaussures à talons choisit pour entamer une crise existentielle nourrie d’idées morbides qui l’amènent à dysfonctionner: cellulite aux cuisses, pieds plats, anxiété et honte de soi… Barbie est occupée à se transformer en son pire cauchemar. Flanquée d’un Ken singulièrement insistant (Ryan Gosling), elle quitte alors sa bonbonnière pailletée pour se mettre en quête du Vrai Monde, miroir inversé de Barbieland où Ken goûte à l’ivresse masculiniste tandis que Barbie découvre l’enfer d’être regardée en femme-objet…

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Démarrant à la manière d’une irrésistible satire de comédie musicale mêlant disco et fantasy à la Xanadu, le troisième long métrage piloté en solo par Greta Gerwig (Lady Bird, Little Women) épate d’emblée par la drôlerie et l’inventivité de l’univers qu’il déploie. Bourré jusqu’à la gueule de chouettes idées narratives et de trouvailles visuelles, le film déjoue avec beaucoup de malice le piège du vulgaire produit publicitaire déguisé en sucrerie pop en alignant les gags ravageurs empreints de critique sociale. Ses outrances kitsch revendiquées finissent pourtant par s’essouffler dans le cadre plus réaliste d’un monde humain où Gerwig pèche par excès de didactisme façon «patriarcat pour les nuls» et cède trop souvent aux sirènes d’une fable morale aux envolées émotionnelles peu convaincantes. C’est au fond dans sa dimension purement comique que Barbie reste une vraie réussite, carburant à une joyeuse mécanique de dérèglement dopée aux fascinants délires chorégraphiés à la Busby Berkeley.

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