Transposant en série le roman de Trent Dalton, Boy Swallows Universe raconte une enfance difficile tout en mélangeant les humeurs.
Depuis sa parution en 2018, Boy Swallows Universe, le roman semi-autobiographique de Trent Dalton, a cumulé les récompenses et s’est écoulé à plus de 160 000 exemplaires rien qu’en Australie. Le journaliste et écrivain originaire d’Ipswich, dans le Queensland, y revenait par le biais de la fiction sur une enfance difficile marquée par les manquements de sa mère et de son beau-père, qui dealaient tous les deux de l’héroïne avant de faire de la prison. Son inévitable adaptation Netflix prend aujourd’hui la forme d’une minisérie en sept épisodes. Créée par John Collee, scénariste de cinéma pour le moins expérimenté (Master and Commander de Peter Weir, Happy Feet de George Miller…), celle-ci situe son action dans la banlieue de Brisbane au milieu des années 80 et adopte la perspective d’Eli, un jeune garçon bavard et débrouillard de 13 ans qui vit avec une mère aux prises avec ses addictions, un beau-père qui trafique et un frère devenu mutique. Confronté aux obstacles complexes de son quotidien et aux dangers bien réels qui menacent sa famille, il se retrouve embarqué dans une aventure initiatique où la réalité brutale du monde des adultes se teinte d’imagination et des derniers reliquats d’une certaine innocence…
Boostée par une chouette énergie feelgood malgré l’indéniable charge dramatique de son intrigue, la série trouve le ton juste et la bonne distance pour traduire, sans misérabilisme ni naïveté excessive, une certaine idée de l’enfance. Bien aidée en cela par son excellent casting (on y trouve aussi bien Travis Fimmel de la série Vikings que le “mentaliste” Simon Baker), elle étonne par sa facilité à mélanger des humeurs a priori inconciliables. Entre ombre et lumière, une chronique tendre et attachante.
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