Critique

[À la télé ce soir] Gomorra

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Deux saisons rythmées, hyperréalistes, à l’écriture âpre et névrotique, qu’Arte juge bon de rediffuser cet été.

L’enquête de Roberto Saviano, une plongée vertigineuse et ultraviolente au coeur de la mafia napolitaine, devenue best-seller littéraire en 2006, a été adaptée au cinéma en 2008 par Matteo Garrone (Grand Prix du Festival de Cannes), puis au théâtre en 2011. Convaincu de plagiat en 2013 (il a copié des pans entiers d’articles de presse locale), le désormais sulfureux Saviano s’est lancé la même année dans l’adaptation télé de Gomorra, avec Stefano Sollima. Soit deux saisons rythmées, hyperréalistes, à l’écriture âpre et névrotique, qu’Arte juge bon de rediffuser cet été. En prévision de la saison 3 à la rentrée? Qu’importe. La guerre de concurrence que livre le clan des Savastano, qui règne sur la région de Naples, avec celui de Salvatore Conte, est un tel joyau narratif -et de langage, gâché par une VF aussi étonnante que malheureuse- qu’elle vaut bien redite. Tout comme dans The Wire ou, avant elle, Miami Vice, les intrigues révèlent la relation tentaculaire et cauchemardesque que le milieu entretient avec le politique ou les entreprises privées -ici, le bâtiment. D’ailleurs, les autorités napolitaines, qui ont peu goûté aux velléités réalistes de Saviano et de Sollima, ont tout fait pour entraver le tournage. En vain. Garrone avait fait de Gommora un voyage cinématographique, Sollima en a fait une odyssée au goût de métal et de sang.

Série de Stefano Sollima. Avec Marco D’Amore, Fortunato Cerlino, Salvatore Esposito, Marco Palvetti, Maria Pia Calzone et Anna Spagnuol. ****

Ce jeudi 13 juillet à 23h50 sur Arte.

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