Critique

[À la télé ce soir] Centre Pompidou: ceci n’est pas un musée

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Cette année, le Centre Pompidou, cet étrange et immense vaisseau spatial, coloré et transparent, posé au coeur de Paris fêtera ses quarante ans. Quarante ans qui l’ont vu accueillir 200 millions de visiteurs et s’imposer comme un modèle, une icône presque, de la culture à l’international.

« Le Centre Pompidou, c’est quelque chose qui bouge, qui est en mouvement, qui interpelle tout le temps. C’est presque le contraire d’un musée« , résume Rufus en introduction de ce documentaire signé par Jean-Marc Gosse et Fabrice Bousteau. De l’hostilité des voisins au succès incontesté, du bâtiment décrié à celui qui a réenchanté le quartier, du projet qui dérange à celui qui a rassemblé, le tandem revient sur l’histoire de cet ovni architectural et culturel qui, dans un incroyable bazar, a pris l’insolente habitude de mélanger tous les arts et les publics. Acte de transgression et de rupture dessiné par deux jeunes punks de l’architecture, le Centre Pompidou a longtemps été différent de tous les autres musées. L’art y a pris des allures de kermesse. Les expériences sensorielles s’y sont multipliées. Avec ses expositions événements, gigantesques et pluridisciplinaires, Beaubourg, comme certains l’appellent encore, a aboli les hiérarchies et les cloisonnements. S’imposant comme une gigantesque mais pas intimidante machine à entrelacer les arts et à brasser les cultures. Si Pompidou était mort avant même leur ouverture, le premier directeur des lieux, feu Pontus Hulten, son actuel président Serge Lasvignes mais aussi des artistes (Daniel Buren, Giuseppe Penone, Annette Messager) racontent l’histoire, le fonctionnement de cette gigantesque embarcation qui accumule la création vivante sous toutes ses formes et emploie pas moins d’un millier de personnes. Tout en évoquant les expositions phares de ces dernières années (comme l’expo Beat Generation), il rappelle aussi que si le Centre Pompidou possède une des deux plus grandes collections au monde, seuls 5% de ses oeuvres sont exposées. Que, pour faire vivre ses collections, il s’est multiplié à Metz et exporté à Malaga. En attendant Shanghai et évidemment Bruxelles (où l’ouverture d’une succursale est prévue d’ici 2020). Une petite heure pour mieux comprendre un lieu d’avant-garde en perpétuel bouillonnement et donner l’irrémédiable envie de retourner s’y promener.

DOCUMENTAIRE DE JEAN-MARC GOSSE ET FABRICE BOUSTEAU. ***(*)

Ce dimanche 12 février à 17h25 sur Arte.

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