Anika hypnotise Dour: « Nico, sors de ce corps »

© Noah Dodson

Beauté glacée, Anika a enregistré son premier album avec Geoff Barrow et rappelle furieusement l’égérie du Velvet.

Comme elle, elle est élancée, ravissante et allemande (enfin à moitié)… Comme elle, elle chante avec une voix fantomatique, désincarnée, grave, sans émotion et pourtant bouleversante. Anika est un peu la Nico des temps modernes. Christa Päffgen était la protégée de Warhol. Anika est celle de Geoff Barrow avec qui elle partage un véritable amour du punk, du dub et des girl groups sixties.

Flash-back. A 16 ans, Anika fait déjà partie de l’organisation du festival de Haldern. Elle y rencontre Patti Smith, rêve de faire de la musique. Puis déménage à Londres. Son diplôme universitaire en poche, elle se retrouve à Bristol et rencontre Barrow grâce à un ami commun. Lorsqu’elle se fait remarquer par la tête pensante de Portishead, la belle est journaliste politique. Le bonhomme lui flanque aux basques les musiciens de son side-project, Beak, et enregistre en 12 jours son premier album. Alléluia. C’est pour découvrir des artistes comme cette beauté froide qu’on se rend tous les ans depuis quinze berges au festival de Dour.

La basse est pesante. L’ambiance lourde, oppressante. Ses quatre musiciens font dans le dub lo-fi, la cold wave, avec des guitares qui peuvent s’emballer et des touches électroniques… C’est à la fois minimaliste, extrêmement fort et ensorcelant. On reste scotchés. Envoûtés. Et on a qu’une seule envie: aller se précipiter sur son disque. Amatrice de reprises (Yoko Ono, The Pretenders), Anika réhabille avec brio le Masters of war de Bob Dylan. La plus solide surprise, pour nous, du festival…

J.B.

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