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Vidéo: comment les Russes pirataient des vinyles sur rayons X dans les 50’s

Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Dans un documentaire à voir sur YouTube, The Vinyl Factory retrace l’histoire de cette technique de piratage toute particulière qui a vu le jour dans la Russie stalinienne, où la musique occidentale était proscrite. Nu pogodi!

Il y a un peu plus d’un an, on vous parlait des disques gravés sur des radios médicales, ou comment la musique était piratée dans la Russie stalinienne des années 50. Aujourd’hui, en marge de la publication du livre X-Ray Audio, les passionnés de The Vinyl Factory ont réalisé un documentaire sur la question, partant à la rencontre de ces Russes qui fabriquaient des disques à la sauvette et se les échangeaient sous le manteau.

Sous Staline, la musique disponible en URSS est particulièrement pauvre. Pas question de laisser la culture occidentale envahir cette bonne vieille République socialiste. Du coup, chez les disquaires officiels, on trouve « juste des chansons grégoriennes ou des chansons folk russes. Pas de jazz, pas de rock’n’roll, rien. » Pour pouvoir écouter du Little Richard, il faudra inventer un système B.

Quand les pirates de l’époque se rendent compte que les radios médicales sont le matériau idéal pour recevoir une gravure (souples, mais pas trop, et pouvant reproduire une qualité sonore « raisonnable »), ils se tournent rapidement vers les hôpitaux. Ça tombe bien: ceux-ci cherchent à s’en débarrasser car elles sont inflammables, et les revendent pour trois fois rien.

Le procédé est toutefois terriblement chronophage: chaque disque est gravé individuellement, à vitesse d’écoute, proscrivant ainsi toute reproduction à la chaîne, mais faisant de chaque « vinyle » un objet unique. Autre inconvénient: « ça sonnait comme du sable ». Mais pour les « rebelles », le principal était de pouvoir « écouter ce qu’ils voulaient, quand ils le voulaient », peu importe la qualité de l’enregistrement. Quitte à devoir faire un peu de prison à l’aune de ses convictions.

C’est en 1966 que la technique de reproduction disparaîtra, avec l’arrivée de la cassette audio. Que la Russie de Brejnev autorise cette dernière, alors qu’elle réprimait activement les producteurs de disques rayons X, reste un mystère…

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