Une pluie de jazz s’abat sur la capitale avec le Brussels Jazz Festival

Radio Martiko dans le hall d'entrée de Flagey pour le Brussels Jazz Festival © Tom Denis
Tom Denis Stagiaire

Qu’on se le dise, 2017 sera marqué par le jazz et pour l’ouverture de sa 3e édition, le Brussels Jazz Festival a vu grand avec le trompettiste américain Roy Hargrove et son quatuor. Le Studio 4 du paquebot Flagey était plein à craquer ce jeudi soir…

Il y en a certains qui disent que le jazz s’écoute sous la pluie et jeudi, Bruxelles a enfilé son costume le plus humide. Le public, attendu nombreux, se presse pour pénétrer dans le hall d’entrée de l’ancienne maison de la radio, là où les notes d’un saxophone s’échappent. Tamisé par la nuit et les lumières douces, l’intérieur accueille les premiers spectateurs qui s’accoudent rapidement à des tables hautes. Ils écoutent, tout en discutant, le choix musical jazzy de Radio Martiko. Dans un coin, un photomaton moderne est mis à disposition des futurs spectateurs. Les couples et les amis se succèdent pour acquérir une photo estampillée du logo du festival.

À l’étage, on peut ressentir une présence bienveillante. Les portraits, réalisés par le talentueux Johan Van Eycken, sont disposés sur les murs blancs. De son vivant, le photographe ne ratait jamais une occasion d’immortaliser le jazz. Aujourd’hui, il est présent à Flagey jusqu’à la fin du festival. Son oeuvre, d’une grande valeur, est exposée afin de lui rendre hommage.

Un bout de l'exposition sur Johan Van Eycken pour le Brussels Jazz Festival
Un bout de l’exposition sur Johan Van Eycken pour le Brussels Jazz Festival © Tom Denis

Il ne faut pas longtemps pour que le Studio 4 soit plein à craquer. La célébration des 100 ans de la sortie du premier album jazz peut commencer. « Par l’organisation de ce festival, nous voulons que Bruxelles devienne une véritable capitale du jazz dans le monde« , lance le maître de cérémonie. « Le thème que nous voulons mettre en avant est celui de vivre à toute allure« , continue-t-il, suivi des applaudissements du public. Ces derniers redoublent d’intensité quand Roy Hargrove débarque sur scène accompagné de ses quatre musiciens.

Roy Hargrove et son quatuor sur la scène de Flagey
Roy Hargrove et son quatuor sur la scène de Flagey © Tom Denis

Chaque soir, jusqu’au 21 janvier prochain, deux concerts ont lieu: le premier dans le Studio 1 est souvent l’occasion de découvrir un artiste belge, tandis que le second, sur la grande scène du Studio 4 est celui d’un artiste majeur du genre. « On essaye toujours de trouver l’équilibre entre les artistes belges, les jeunes talents et les artistes de renommée internationale« , explique Marteen Van Rousselt, le programmateur et organisateur de l’événement. Le choix se porte sur des artistes qui ont quelque chose à communiquer musicalement: « souvent, on essaye d’inviter des artistes qui viennent de sortir leur nouvel album, on organise en quelque sorte une première ou une avant-première ici en Belgique« . Pour sa troisième édition, le Brussels Jazz Festival « a légèrement changé (sa) formule. L’année dernière, on organisait des jam-sessions à la fin des concerts. Cette année ce sont des artistes belges qui viennent se produire dans le hall après le grand concert du Studio 4« . Le public vient massivement depuis deux ans et cette année, c’est encore une fois bien parti. « C’est un public international, très divers et très large qui réunit des amateurs de musique, des curieux de 18 à 70 ans. »

Vijay Iyer et Wadada Leo Smith, Mark Guiliana, Avishai Cohen, Bert Joris, Lionel Beuvens, Drifter, Yaron Herman, Phronesis et bien d’autres… Autant d’artistes qui feront vibrer Flagey durant toute la semaine. C’est d’ailleurs ce vendredi 13, à partir de 22h30, que des mélodies jazzy des seventies seront remises au goût du jour par le jeune groupe belge Brzzvll. L’année 2017 est aussi l’anniversaire des 25 ans de la mort de Miles Davis. Pour la célébrer, le festival a décidé de projeter les films pour lesquels la légende du jazz a composé la bande-son. Du cinéma muet qui devient parlant par la musique, Buscemi et Michel Bisceglia canaliseront leurs styles pour nous présenter un Nosferatu à la bande-son flambant neuve, un concert qui clôturera en beauté la 3e édition de ce festival.

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