Concours Circuit: l’interview speed dating de (Run) Sofa

Julien Tassin (guitare) et Antoine Roméo (voix, guitare) se sont entourés de Fabio Zamagni à la batterie, de François Hantson à la basse et de Wilson Rose, batteur occasionnel et gourou du groupe à temps plein. © (Run) Sofa
Elisabeth Debourse Journaliste

Nouveaux venus sur la scène rock, les Carolos de (Run) Sofa se moquent des conventions du genre en portant des vestes de training tout en citant Philip Catherine.

Avez-vous déjà été bousculé? On parle ici d’une vraie bousculade, d’un rentre-dedans qui renverse et laisse les quatre fers en l’air, sans plus trop savoir où l’on est ou quoi penser de ce qui vient d’arriver. Un concert de (Run) Sofa c’est un peu ça. Il y a des tas de copains d’abord, musiciens ou non, qui vous pressent de leur ferveur, de leur fierté de pouvoir chanter les paroles de Wilson Rose apprises par coeur, de leur envie de fête et d’être si proches de la scène qu’ils la toucheraient, mais qui finissent bras dessus bras dessous plutôt qu’au coude à coude. On ballote, à droite, à gauche, porté plus que poussé par les amitiés musicales. Ces relations bienveillantes, les musiciens de (Run) Sofa les entretiennent en s’intéressant sincèrement au devenir de la scène musicale carolo et belge, qu’ils encouragent régulièrement de leur présence. C’est la musique ensuite, ou en même temps, qui catapulte les a priori et laisse un peu abasourdi: d’un côté, une voix singulière qui tantôt vocalise, tantôt traine paresseusement, se joue des tonalités, chante à contre-courant de ce qu’on attend habituellement d’un « petit groupe de rock belge ». De l’autre, des compositions bipolaires, qui refusent de choisir entre pop, psyche, surf, rock et les mille et une autres déclinaisons du combo guitare-basse-batterie. Julien Tassin, guitariste jazzeux du groupe – surnommé au conservatoire « Julien Hendrix » -, répond de bonne grâce à un interrogatoire chronométré avant le concert de (Run) Sofa à Liège.

Parle-nous de ta pédale d’effets préférée.

C’est la Warped Vinyl de Chase Bliss. C’est une pédale qui a un trémolo, mais si tu la mets très lentement, ça simule un vieux vinyle qui tourne. J’aime beaucoup ce son-là, c’est un peu spécial.

Dans quel festival rêves-tu de jouer?

Il y en a tellement! En Belgique, si l’on pouvait jouer à Dour avec (Run) Sofa l’année prochaine, je serais déjà content! Sinon, tous les gros festivals anglais… J’aimerais bien jouer au Canada aussi, parce qu’on se sent très proches de tout ce qui se passe là-bas. On a écouté pas mal de groupes canadiens, qui nous ont beaucoup inspirés et Antoine a pu nouer quelques liens avec eux. On aimerait bien aller voir ce qu’il se passe là-bas.

Quel est ton souvenir de concert le plus fou, à ce jour?

Récemment, c’est un concert au Fortune Collective qui m’a marqué. C’est une sorte de mini-festival qui a eu lieu en juin au Brass. Il y avait quinze filles, des Islandaises, qui s’appelaient Reykyavikurdaetur. Elles étaient tellement dedans! C’était une claque, même si ce n’était pas le genre de musique que j’écoute d’habitude.

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En termes de création, quel lieu t’inspirera toujours?

Je ne sais pas si ça sera toujours le cas, mais jusqu’ici, il y a un lieu où l’on travaille avec le groupe et qui nous inspire beaucoup: on va en résidence plusieurs fois par an à Limerlé, un village près du Luxembourg, dans le fin fond de la campagne.

Sur ce site, tu fais toujours une bonne découverte… Tu tapes quoi?

Je vais sur YouTube en général, sur des chaines que me conseille Wilson, qui est aussi dans le groupe. Il a lui aussi une chaine et il me dit que c’est un bon réflexe d’aller la compulser de temps en temps! Et je dois dire que ça marche assez bien.

Quel est ton souvenir de backstage le plus marquant?

C’était au concert d’un de mes guitaristes préférés, Philip Catherine, qui jouait juste avant moi à la Grand Place pour un festival de jazz. C’est un super gars, mais il est un peu farfelu et distrait… Il y avait du vent et alors qu’il jouait, ses partitions ont commencé à s’envoler. De mon côté, j’attendais bien sagement mon tour pour jouer après lui. Il a fini par venir vers moi et a commencé à m’engueuler, pensant que je faisais partie du staff! Il me criait: « Il fallait prévoir des pinces à linge, c’est pas possible! » et ça m’a bien fait rire, c’était terrible comme premier contact avec lui.

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À quel moment vous êtes-vous dit: « Ça, c’est (Run) Sofa et on est un groupe »?

C’était l’année dernière après une résidence, quand on s’est rendus compte qu’entre nous trois, Wilson, Antoine et moi, il y avait un truc. On a eu l’impression de trouver quelque chose qui nous parlait, qui nous correspondait et dans quoi on avait envie de s’enfoncer pour aller plus loin. C’est le moment où on a changé de nom aussi, puisqu’avant, on avait un autre projet ensemble: Zero Tolerance for Silence. C’était tout à fait différent, plus expérimental. On avait besoin de se lâcher et de jouer, tout simplement.

À part la musique, est-ce qu’il y a une autre forme de création qui te porte?

J’adore le cinéma. J’aime beaucoup cuisiner aussi, parce que ça implique d’être créatif. Dès que quelque chose permet d’être créatif dans la vie de tous les jours, ça peut me passionner. On a aussi tous notre mot à dire sur les visuels de (Run) Sofa, même si c’est principalement Wilson qui s’en occupe. On se fait des films, à chaque fois qu’on écrit un morceau! On imagine directement à quoi pourrait ressembler le clip. Mais la musique, c’est la musique: c’est mon moyen le plus « facile » de m’exprimer…

L’un de vous a-t-il un petit tic musical qu’il n’y a que toi qui remarque?

Antoine, je le connais par coeur! On est cousins, donc je n’arrive plus à dire s’il a un tic en particulier. Je le comprends très bien quand on joue ensemble: je sais comment il va jouer un truc, ou pourquoi il va le faire comme ça. Je crois qu’on a mille tics, mais qu’on a les mêmes, parce qu’on traine souvent ensemble. Ce sont des petites phrases qu’on se dit, où on se comprend directement, comme des meilleurs potes qui se disent un truc qu’il n’y a qu’eux qui comprennent. Souvent, c’est même juste un mot. Mais je ne peux pas te dire lequel, sinon ça va démystifier le truc!

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Influences: Happy Mondays, Talking Heads, Connan Mockasin, Suuns, Viet Cong, Björk

Date: 10 septembre 2016

Lieu: Le Garage à Liège

Autres participants: In Lakesh, Elle & Samuel, Le Centième Orkestra et Totm

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