Big Little Lies

Minisérie HBO créée par David E. Kelley. Avec Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Zoë Kravitz, Laura Dern. Dist: Warner.

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La riche communauté de Monterrey, en Californie, est secouée par un crime survenu lors d’une fête d’école pour enfants de bourgeois fortunés. La question pour le spectateur n’est pas tant qui a tué, mais qui a été tué. Et donc pourquoi. Cette équation à triple inconnue est le point de départ de Big Little Lies, minisérie HBO glamour et acide écrite par David E. Kelley (Ally McBeal), réalisée par le cinéaste québécois Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club) et basée sur le roman de Liane Moriarty. Au générique, l’Olympe hollywoodienne: Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Zoë Kravitz, Laura Dern, Alexander Skarsgård, Adam Scott. Beaux comme des dieux et déesses, incarnant les richissimes habitants de belles villas postmodernes en front de mer, ils ne se nourrissent pas de nectar et d’ambroisie mais d’artifices, de suffisance et de venin. En suivant les jeux interdits de ces enfants gâtés, Big Little Lies parle de collectivité, de familles, de couples, de parentalité et de pression sociale, un cocktail explosif prêt à péter à la tronche de cet aréopage trop parfait sous tous rapports. La série est certes un plaisir pour les yeux et les oreilles. Mais ce vernis des apparences, sa tyrannie, craque et laisse apparaître la violence physique et psychologique que les femmes (incarnées viscéralement par les actrices) ont jusque-là subie, intégrée, digérée, rentrée, masquée à coups de codes, de stratégies de contrôle ou de mensonge. C’est avant tout l’histoire de leur condition que conte Big Little Lies, qui se révèle être, au bout d’un crescendo de neuf épisodes superbement menés et dialogués, une démonstration cathartique de la puissance de la sororité.

N.B.

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