Critique

Super Mario Maker, dans la peau de Miyamoto

Super Mario Maker © Nintendo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Depuis un mois, Super Mario Maker ouvre les portes créatives du jeu le plus culte de Nintendo. La scène mariophile est en ébullition.

Début septembre, Super Mario Maker offrait la boîte à outils créative du plombier moustachu aux gamers. L’éditeur de niveaux du platformer culte se hisse aujourd’hui comme le phénomène gaming de la rentrée. Ecoulé à 1 million de copies, le non-jeu s’entoure de 2,2 millions de niveaux créés par ses gamers. Leur qualité est, certes, souvent discutable. Mais en ouvrant ses secrets de fabrication aux joueurs, Nintendo fête avec panache le 30e anniversaire de son plombier fétiche.

Traversée de sauts acrobates et de pièges virtuoses, la saga de Kyoto a multiplié les idées de génie ces trois dernières décennies. Son empreinte indélébile reste donc sur les doigts des gamers. Si bien qu’une foule de fan games pirates comme Mushroom Kingdom Fusion ont fleuri. En lâchant un éditeur puissant, officiel et accessible aux non-codeurs, Big N explose la tendance. Un portail en ligne perfectible mais efficace gère les échanges. Le fandom de Nintendo tremble de plaisir.

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De la recréation exacte du premier Mega Man à des niveaux inversant les codes établis des Mario (éviter tous les champignons bonus sous peine de game over!), les idées dilettantes fusent sur Super Mario Maker. Mais à l’image des auto levels, certaines finissent par tourner en rond. Voir Mario avancer et sauter en pilotage automatique décroche ainsi des sourires la première fois. Mais ces speed runs présents en surnombre lassent. Pas de quoi toutefois dissiper l’impression de réaliser un rêve de gosse: et si je plaçais Bowser au début?

Mario pour tous

Sur Facebook, deux groupes franco-belges dédiés au sujet totalisent déjà 200 inscrits qui plaquent quotidiennement des créations en ligne. Ex-présentateur de Nolife TV, Davy Mourier l’utilise par exemple pour parler du sens de la vie. Sa vidéo vogue parmi 1,6 million d’autres dédiées à Super Mario Maker sur YouTube. Contrairement à Little Big Planet, son frère ennemi, la madeleine de Proust de Nintendo s’appuie en fait sur une communauté qui a en partie grandi avec les niveaux moustachus.

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Aussi ludique et didactique que Mario Paint sur Super Nintendo, Super Mario Maker se prend en main en un éclair. Murs et sols se tracent en un coup de stylet via l’écran tactile du gamepad. Chaque monstre, chaque bloc mystère et chaque pièce d’or s’installent via un drag & drop. Mieux: à tout moment, après avoir installé tremplins, goombas et autres tunnels secrets, le créateur peut instantanément tester une portion de sa création pour ensuite la rééditer et la corriger. Fluide.

Recyclant les univers de Super Mario Bros 1 & 3, Super Mario World et New Super Mario Bros, Nintendo en change toutefois les règles: des canons tirent des pièces, des champignons grossissent des ennemis. Les fans orthodoxes du jeu sont choqués. Peu importe: la foule de niveaux solo made in Nintendo sert d’exemple (brillant) et inspire. On comprend mieux le processus créatif du jeu, notamment le rôle des bonus qui attirent vers des traquenards. Des pièges délicieux. A l’image de Super Mario Maker.

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR NINTENDO, ÂGE 3+, DISPONIBLE SUR NINTENDO WII U.

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