Greenville, la recette rock du succès

Greenville, la recette rock du succès © Alice Piemme
Nicolas Naizy Journaliste

S’inspirant des histoires des grands groupes de rock, Régis Duqué reconstruit dans Greenville le parcours d’une formation musicale imaginaire. Une recette douce pour le succès?

Le rock a ses mythes. L’histoire a retenu le nom du batteur « oublié » des Beatles, Pete Best, décrit depuis son éviction prématurée du groupe de Liverpool comme l’homme le plus malchanceux du monde. Et des histoires de managers qui passent à côté de ce qui va devenir un succès planétaire, il y en a des dizaines… Greenville est passé par toutes ses étapes, car Greenville est une synthèse, un recueil. Avec son texte qu’il met en scène lui-même au Rideau, Régis Duqué (Hors-la-Loi, Les Voies sauvages…) imagine une formation qui réunirait tous les ingrédients de la recette d’un bon groupe de rock.

Soit l’aventure d’une bande de potes de lycée: il y a Renaud (Van Camp), Nicolas (Buysse), Eno (Krojanker) et Cédric (Juliens). Ils se retrouvent tous les week-ends dans le garage des parents de Caroline (Daphné D’Heur) dont certains tombent raide dingue. Ils ont la niaque et veulent persévérer dans la musique. Ils connaitront la gloire, pas tous. Ils sont restés dans les mémoires, pas tous. À tour de rôle, ils prennent en charge les différents épisodes de cette destinée à travers les voix du disquaire du coin, de la fan dans sa chambre mansardée… Autant de petits décors vintage amenés par praticable sur le plateau au noir dominant.

Greenville, la recette rock du succès
Greenville, la recette rock du succès© Alice Piemme

L’auteur va puiser dans la littérature rock anglo-saxonne ce mariage de témoignages et de jalons historiques musicaux (Régis Duqué fait référence aux chroniqueurs et journalistes américains Nick Tosches et Legs McNeil, grandes figures du genre) et tente d’atteindre une sorte d’universel, d’archétype du groupe à succès. Un chemin fait d’amitié, de coups de chance, de passion et de rivalité. L’ambiance reste ici bon enfant, parfois trop sage sans doute, dans cette reconstitution fictive campée avec gourmandise par le quintet d’acteurs. Et si l’histoire n’est pas exempte de drames et de moments de doute, point ici de sex, drugs and rock’n’roll. Greenville laisse plutôt une sensation sucrée de madeleine proustienne, la bande son de Guillaume Istace -délicieux montage évoquant, entre autres, les Rolling Stones, Pixies et Nirvana- faisant planer sur l’ensemble une atmosphère fourrée aux souvenirs.

Greenville, de Régis Duqué. Jusqu’au 12 février au Rideau (deux représentations certains jours, horaires à consulter sur le site du théâtre). www.lerideau.brussels

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