Critique

Assassin’s Creed Valhalla: viscéral, bien documenté et spectaculaire

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Assassin’s Creed Valhalla enfile des bottes de vikings pour envahir l’Angleterre au 10e siècle. Un open world viscéral, bien documenté et spectaculaire.

Des géants cornus de The Banner Saga à la psychose -cliniquement documentée- d’Hellblade: Senua’s Sacrifice, la mythologie nordique s’exprime parfois avec talent dans le monde du jeu vidéo. La culture viking n’a toutefois jamais fait l’objet d’un monde ouvert ambitieux. Visiblement conscient de ce trou béant, Ubisoft en profite pour se livrer à du tourisme historique entre conspirations et mysticisme sur Assassin’s Creed Valhalla. La branche montréalaise de l’éditeur réalise même un doublé géographique et culturel fascinant puisqu’elle suit des invasions norvégiennes, dans l’Angleterre morcelée du Xe siècle.

L’Empire ottoman, l’indépendance US, la Révolution française et l’Égypte antique, entre autres, figurent parmi les tumultueux chapitres de l’histoire déjà épluchés par Assassin’s Creed. Âgée de treize ans, la saga qui se hisse comme un exemple unique de blockbuster bien documenté enfile la fourrure d’Eivor, homme ou femme viking (au choix pour le joueur) poussant son clan à fuir une Norvège dont les ressources s’épuisent, pour installer une colonie en Angleterre.

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Évoquant la saison 2 de la série télé Vikings, ce trip tout en pillages détaille les conflits gangrenant quatre régions de l’archipel. Le tout au fil de relations familiales, amicales et haineuses souvent monolithiques. Loin des protagonistes tout en nuances de The Last of Us Part 2, Assassin’s Creed Valhalla ne déballe pas moins un monde ouvert invitant à l’exploration. Sur Next-Gen, sa réalisation visuelle offre une 4K tournant à 60 images par seconde tandis que les rayons du soleil dansent à travers la brume ou sur l’eau, au crépuscule. Merci, le ray tracing.

Taillé pour le (jeu de) rôle

Comme Origins et Odyssey avant lui, Valhalla oscille entre jeu de rôle et open world. À pied ou à cheval, la découverte de ses forêts, bourgades et autres passages oniriques se double de déplacements en langskip. Ce petit bateau de guerre viking n’offre ni les combats ni la navigation en haute mer d’Assassin’s Creed IV Black Flag. Mais il accentue l’exploration très organique du jeu. Les quêtes annexes -toujours foisonnantes- ne s’empilent d’ailleurs pas dans des listings interminables et se révèlent naturellement, au fil des déplacements. Courts et utiles, ces événements qui se traduisent, entre autres, par un combat de boss ou un ping-pong de poésie viking (!) se doublent d’un loot de matériaux (utile pour améliorer ses armes et armures) mesuré et réaliste, loin d’un Borderlands.

Assassin's Creed Valhalla: viscéral, bien documenté et spectaculaire

Offrant une très large palette d’actions offensives, Valhalla met un certain temps à dévoiler ses nuances. Le jeu, qui prend des airs de hack & slash simple au début, ne permet pas de jouer systématiquement la carte de l’infiltration. Vikings obligent, les raids privilégient la violence brute. Valhalla vogue toutefois à mille lieues d’un jeu bas du front. Car au-delà de son exploration et de ses combats, il exige de gérer sa colonie en y installant de nouveaux bâtiments débloquant des missions secondaires et autres boutiques utiles. Home sweet home: une approche bien dans l’air du temps.

Assassin’s Creed Valhalla

Édité par Ubisoft et développé par Ubisoft Montréal, âge: 18+, disponible sur PC, PlayStation 4 et 5, Xbox One, Xbox Series X (version chroniquée) et S. ****

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