Critique | Séries

Sex Education: une dernière saison en phase avec son temps

3,5 / 5
3,5 / 5

Titre - Sex Education (saison 4)

Genre - Comédie

Réalisateur-trice - Créé par Laurie Nunn

Quand et où - Disponible sur Netflix

Casting - Avec Asa Butterfield, Gillian Anderson, Ncuti Gatwa, Emma Mackey

Nicolas Bogaerts Journaliste

Au bout de quatre années scolaires, Sex Education, la série qui met les doigts dans le pot de confiture du sexe chez les moins de 20 ans, tire sa révérence.

Malgré deux saisons qui ont honoré de façon inégale les attentes nées de ses brillants premiers épisodes, les personnages créés par Laurie Nunn dans Sex Education ont accompagné leur audience durant cinq ans sur des sujets aussi brûlants que peu abordés par le mainstream: jouissance (et son absence), virilité toxique, coming out, masturbation, désir, discrimination, fluidité de genre, avortement. Et, au passage, ont fait sauter quelques tabous en termes de représentation, ouvert bien des discussions et, surtout, réalisé un parallèle indispensable entre vies sexuelle et affective.

Malheureusement, les meilleures choses ont une fin. Au début de la fin donc, Otis et son meilleur ami Eric font leur rentrée dans un nouvel établissement, Cavendish Sixth Form College, après la fermeture de Moordale. Maeve est, elle, partie aux USA sur les recommandations d’un mentor écrivain, Thomas Molloy (Dan Levy de Schitt’s Creek, une addition bienvenue) -l’occasion rêvée d’aborder la question des relations et du sexe à distance. Dès le premier épisode, on sent bien que les liens entre les protagonistes historiques n’évoluent plus dans un maillage aussi serré. Leurs récits comme leurs interactions s’éparpillent, chacune et chacun étant fort occupés à poser les bases de son autonomie.

Sex Education saison 4, très en phase avec son temps

La maman d’Otis, Jean, traverse un sacré post-partum; Eric se trouve de nouveaux amis dans le milieu
queer de la nuit; et Otis semble avoir perdu son mojo thérapeutique en même temps que la proximité avec son entourage. Car cette nouvelle école est bien plus à la pointe des enjeux contemporains et sa
population, progressiste et conscientisée, à l’image des nouveaux personnages et condisciples, Abbi, Roman et Aisha, aux engagements bien plus radicaux.

C’est l’occasion pour Laurie Nunn de traiter de façon inclusive la question des biais et de l’invisibilisation des personnes trans. C’est là où, malgré l’inflation d’intrigues secondaires inégales, cette saison parvient à maintenir tout son intérêt. Très en phase avec son temps, elle avance avec beaucoup de pertinence, avant une fin qui s’annonce déchirante, autour de la notion d’échec, synonyme de petite mort adolescente.

En passant, on aurait d’ailleurs voulu que les créateurs de la série One Piece, également sur Netflix et adaptée du manga best-seller d’Eiichiro Oda, soupèsent la possibilité de l’échec avant d’embarquer
son audience de fans dans une histoire de pirates aussi bateau et franchement gênante. Que ce soit au niveau de la transposition des personnages en live action, de la CGI, de l’interprétation ou du récit, il n’y
a décidément pas grand-chose ici à sauver du naufrage.

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