Critique | Séries/Télé

[À la télé ce soir] Jodie Foster reprend le flambeau de « True Detective »

4,5 / 5
© Michele K. Short/HBO
4,5 / 5

Titre - True Detective: Night Country

Genre - Polar/Série

Réalisateur-trice - Créée par Nic Pizzolatto et Issa López

Quand et où - Dès dimanche 3 h du matin ou lundi 20 h 30 sur Be 1

Casting - Jodie Foster, Kali Reis, Isabella Star LaBlanc

Nicolas Bogaerts Journaliste

À plus de 200 kilomètre au nord du cercle polaire, la disparition soudaine d’une équipe de chercheurs en biologie arctique sème le trouble dans la ville isolée et fictive d’Ennis, en Alaska. La cheffe de la police locale, la tourmentée Liz Danvers, mène une enquête délicate, tandis que son adjointe, Evangeline Navarro (Kali Reis), d’origine inuite et souffrant de stress post-traumatique, établit un lien avec une affaire plus ancienne que personne ne semble vouloir voir revenir à la surface. Entre passé et présent se jouent et se déjouent des mystères qui mettent les nerfs, les certitudes et les loyautés à rude épreuve. Dix ans après la première saison de True Detective, une série qui a instauré un nouveau canon de polar noir et mystique et s’est un peu perdue en cours de route, cette nouvelle installation dans le Grand Nord, sous la houlette de la scénariste et réalisatrice mexicaine Issa López (Nic Pizzolatto reste à la production) réinvente de manière magistrale les fondamentaux.

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Cette quatrième saison est la première à arborer un titre: Night Country. Il traduit le lien du récit avec son environnement d’adoption, l’Alaska, dont il articule à merveille les conditions singulières: la nuit qui s’étire éternellement au cœur de l’hiver, ses étendues solitaires, sa population inuite qui se débat avec son Histoire, son héritage et sa place, l’isolement de ses collectivités, ses logistiques économiques monstrueuses. En leur cœur, une industrie massive (pêche, extraction…), insomniaque et prédatrice, dont les effets dévastateurs sont mis sous cloche. Et des habitants dont les existences sont comme échouées, accrochées au récif de leurs épreuves tues et des liens ténus qu’ils tentent de nourrir malgré les fantômes du passé et un scandale en puissance.

La réalisation s’harmonise parfaitement avec ce théâtre: ses jeux de lumières percent une obscurité omniprésente, habitée par une menace réelle ou fantasmée, qui fait une irruption sensationnelle ou se glisse avec une froide délicatesse à l’image. À l’écran, la symbiose entre Jodie Foster et Kali Reis, malgré leur opposition de style et de conviction, projette une dynamique qui faisait défaut aux précédentes saisons. Autour d’elles, Finn Bennett (The Nevers), Fiona Shaw (Andor), John Hawkes (Deadwood), Christopher Ecclestone (The Leftovers) et la révélation Isabella Star LaBlanc complètent une distribution aux personnages bien cernés, mais qui conservent malgré tout une belle part de secrets. Ce True Detective est éclairé par une gestion singulière du réalisme, du trivial, hanté par le mystique, la terreur et les visions hallucinatoires dans un dialogue riche et intense, tourmenté par une tension maîtrisée de bout en bout.

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