L’infographie qui relativise sérieusement le retour du vinyle

"Vinyl kills the mp3 industry"? Oui, mais pas tant que ça... © Acid Pix/Flickr
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Le grand retour du vinyle pour sauver l’industrie du disque en déroute? Oui mais non: une infographie de la RIAA met bien en évidence que ce retour, c’est bien joli, mais ce n’est pas non plus la fête à la saucisse.

La crise du disque, bla bla blisque, la fin d’une époque, bla bla bloc, les sorties sous lesquelles on croule, bla bla boule, les nouveaux business models, bla bla bels, le retour du 45 Tours, bla bla blour, et le vinyle pour sauver tout ça? Bla bla bla! Rétromania oblige (?), on n’en finit plus de causer et théoriser sur l’avenir de la musique physique.

Alors certes, le vinyle connaît un retour en force, et le Lazaretto de Jack White battait d’ailleurs récemment le record du vinyle le plus vendu depuis 20 ans (même si, à notre avis, il s’agit de son disque le plus dispensable). Mais l’or noir tant vénéré par les crate diggers n’est pas pour autant le nouveau messie de la musique, ni même sa deuxième apparition. On en veut pour nouvelle preuve les chiffres de la RIAA, lointain cousin américain de la SABAM, récemment mis en valeur par le blog français Don’t Believe the Hype. En mettant en regard les ventes de vinyles, de 1973 à aujourd’hui, on observe effectivement une hausse entamée en 2007, mais celle-ci est particulièrement insignifiante par rapport aux ventes d’antan…

Les ventes de vinyles de 1973 à 2014, en millions d'unités vendues aux États-Unis.
Les ventes de vinyles de 1973 à 2014, en millions d’unités vendues aux États-Unis.© Recording Industry Association of America (RIAA)

Comme le soutient Virginie Berger,  » arrêtons de faire croire aux groupes que c’est un business model ». Il est vrai que, foi de musicien semi-amateur (ou semi-pro, c’est selon) qui s’est lancé dans l’entreprise par passion, s’il est incroyablement gratifiant de voir sa musique sortir au format vinyle, le business est loin d’être pécuniaire à petite échelle… À bon entendeur!

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