Notre sélection pour le Festival des libertés

© Etienne Tordoir
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Compétition internationale de documentaires, concerts, pièces de théâtre, expérience, expo… Du 13 au 22 octobre, Bruxelles Laïque et le Théâtre National tiennent leur annuel Festival des libertés. Mise en bouche sélective.

DOCUMENTAIRE

Germino Pétalas No Asfalto

C’est l’histoire d’une jeune fille qui veut devenir un garçon. On la suit. Elle se pique, prend des muscles et du poil au menton. Jack commence sa transition dans le Brésil de Jair Bolsonaro. Un Brésil on ne peut plus conservateur et homophobe. En 2020, plus de la moitié des personnes LGBTQIA+ tuées dans le monde vivaient au pays de la samba et de la Seleção. Germino Pétalas No Asfalto retrace le parcours de Jack et le combat qu’il mène avec ses amis non-binaires et transgenres. Il raconte leurs difficultés et leurs questionnements. Le réseau d’amitié et de solidarité qu’ils se sont constitué. Leurs peurs, leur courage et leur militantisme. Très musical, avec des chorégraphies et des textes engagés, le film de Coraci Ruiz et Julio Matos a suivi la petite troupe pendant cinq ans. Un vibrant appel au respect, à la liberté et à l’égalité qui s’inscrit dans la thématique de l’année, “déchaîner les liens”, et participe à la compétition internationale de documentaires.

© DR

Documentaire de Coraci Ruiz et Julio Matos. Le 19/10 à 19h.

CONCERT

BCUC

À l’heure où tous les kids parlent en abréviations et en initiales (pourquoi perdre du temps et se fatiguer), ne fuyez pas devant ces quelques lettres rébarbatives qui évoqueront au mieux chez vous les méfaits d’une banque centrale. BCUC, c’est le Bantu Continua Uhuru Consciousness. Quatre mots de quatre langues différentes (dans un pays où il y en a onze officielles) pour qualifier des “êtres humains qui poursuivent le combat de la liberté de conscience”. Un irrésistible groupe sud-africain qui chante sur des sujets sensibles, a le sens de la fête et pour qui la musique s’apparente à un sport extrême. Fondé en 2003 du côté de Soweto par des adolescents désœuvrés, BCUC est une percussive machine à danser qui doit autant aux musiques de guérison qu’au funk, au hip-hop ou au kwaito. Pour le peuple. Par le peuple. Avec le peuple. Cette bande-là raconte la réalité des sans-voix. Faites le plein d’énergie en compagnie de BCUC.

© DR

Le 16/10 à 22h15 (gratuit).

PROCÈS FICTION

On va où maman?

Âgée de seulement 9 ans, Sarah est en grande souffrance dans ce qui devrait être son cocon familial. Sa mère est alcoolique et son père a reçu un ordre d’éloignement pour des faits de violence envers sa femme. La jeune fille doit-elle ou non être séparée de sa famille et placée en institution? C’est vous qui en déciderez pour l’occasion. Pour la troisième édition de ses procès fictifs, expérience participative et immersive mêlant théâtre et conférence, le Festival des Libertés vous glisse dans la peau d’un(e) juge de la jeunesse. Après La Violence en procès en 2019 et Qui a tué Mamie? qui interrogeait l’an dernier la pertinence et les limites des mesures sanitaires contre la pandémie, la délibération portera sur le placement des enfants et les questions qu’il soulève en termes éthiques, sociétaux et institutionnels.

© Michał Parzuchowski on Unsplash

Le 17/10 à 20h.

DÉBAT

Extension de la sécurité sociale: vers un pilier alimentaire?

Au Festival des Libertés, on ne fait pas que danser devant Odezenne, La Jungle, Omar Souleyman et Feu! Chatterton ou se cultiver dans le noir devant des docus en tous genres. On discute aussi le présent et envisage l’avenir. Écocide: une irresponsabilité organisée? Patriarcat partout, sororité nulle part? Racisme, colonialisme et réparations… Les thèmes des différents débats planifiés sont d’actualité. Ils concerneront aussi la criminalisation de la solidarité et questionneront une extension de la sécurité sociale. Alors que celle-ci s’étiole depuis 30 ans, la secrétaire générale de la Fédération des services sociaux, un chercheur au Gresea (Groupe de Recherche pour une Stratégie Économique Alternative) et le chargé de plaidoyer et mobilisation chez FIAN (organisation internationale qui lutte pour le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition pour tous) se demandent si on pourrait la renforcer autour d’une alimentation durable, de qualité et locale.

© by Elaine Casap on Unsplash

Le 15/10 à 17h.

EXPOSITION

Where Love Is Illegal

Le Qatar, dont on va beaucoup parler dans les semaines à venir, a beau se la jouer tolérant à l’aube de la Coupe du monde, c’est l’un des 69 pays (et plus si affinités) sur cette planète qui disposent encore de lois criminalisant les relations homosexuelles entre adultes consentants. Il ne faut pas aller si loin (une promenade dans le centre de Bruxelles au mauvais moment suffit) pour constater la violence et les préjugés qui subsistent à l’encontre de la communauté LGBTQIA+. Dirigé par le photographe Robin Hammond et l’asbl Witness Change, Where Love Is Illegal est une expo photo qui documente des témoignages personnels de survie. Les modèles ont choisi la façon dont ils voulaient poser, ce qu’ils désiraient porter. Et ont écrit à la main leurs histoires pour les partager avec le monde entier. Des clichés et des récits réunis pour relier les gens, changer les opinions, ouvrir les esprits et, qui sait, à terme changer les lois…

© Robin Hammond: Witness Change

Du 13 au 22/10.

Festival des libertés, du 13 au 22/10, au Théâtre National, Bruxelles. www.festivaldeslibertes.be

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