Les cinq albums du moment à ne pas louper

Folk, jazz, rap, pop, etc. Les choix de la rédaction du Focus Vif pour vous décrasser les oreilles.

Josephine Foster, « Domestic Sphere »

Après avoir envoyé ses chansons se promener dans l’espace sur son 19e album (Godmother), Josephine Foster emmène ses nouveaux morceaux errer dans le monde des fantômes. Il y a des oiseaux qui chantent, des portes qui grincent, des clochettes qui sonnent, des étrangetés qui crissent sur le dernier disque de la reine Josephine. Un petit chef d’oeuvre intime et halluciné de bizarrerie folk qui flirte plus souvent qu’à son tour avec l’étrangeté poétique de CocoRosie. Sans son homme (le guitariste Victor Herrero) mais avec une voix dont elle détourne la tessiture habituelle, sa guitare électrique et du Field recording, l’Américaine se fend d’un album aussi splendide que fascinant. Une merveille. (J.B.)
Distribué par Fire/Konkurrent.

Avalon Emerson, « &The Charm »

Parce que la pandémie a annulé d’un coup tous les sets prévus à l’agenda de la DJ/productrice, celle-ci en a profité pour former un groupe. Baptisé The Charm, il est l’occasion d’embarquer à ses côtés sa femme Hunter Lombard, son ami de toujours Keivon Hobeheidar et Nathan Jenkins, alias Bullion, responsable de la production. Le projet lui a surtout permis d’imaginer un album qui s’éloigne des syncopes électroniques pour creuser des mélodies éthérées. Le beat rectiligne de Dreamliner est un peu la seule exception vraiment dance qui confirme la règle d’un disque aux penchants dream pop. Ici, le groove prend des couleurs pastel, et la voix d’Emerson serpente dans le brouillard. A l’instar d’Astrology Poisoning qui cache son anxiété (« the world is a fuck »), derrière un beat balearic tout chamallow. (LH)
Distr. Another Dove

Echt! , « Sink-Along »

Jazzmen de formation, les Bruxellois d’adoption prennent depuis leurs débuts un malin plaisir à l’exploration. Jouant avec le hip hop, la bass music, la trap, pour des concerts aux allures de grands-messes underground. Sink-Along est davantage qu’un disque de confirmation. C’est un album qui pousse encore un peu plus loin le bouchon. Le fait qu’Echt! revendique l’influence de Jonwayne, Flying Lotus, DJ Rashad, Dilla, Ivy Lab, Tsuruda ou encore Aphex Twin tient de tout sauf du hasard (…) J.B.
Distribué par SdBan Ultra.

Icecoldbishop, « Generationnal Curse »

Né à Los Angeles, Icecoldbishop a grandi à South Central. Le genre de quartier qui continue d’être rongé par la violence des gangs. C’est la « malédiction générationnelle » dont il est question tout au long de son premier album. Repéré dès l’âge de 15 ans, lancé par des singles comme Porch ou Dickies Suit (avec Kenny Beats), le jeune rappeur franchit enfin le cap du premier album. Il y évoque son parcours personnel, en l’inscrivant dans une longue tradition musicale de la Côte Ouest – le g-funk de titres comme Focused ou Til The End. A cet égard, il a parfois du mal à éviter la comparaison avec Kendrick Lamar, à qui certaines inflexions de voix font immanquablement penser. Malgré la référence écrasante, Icecoldbishop réussit à tirer son épingle du jeu et à dégager une vraie personnalité attachante. (L.H.)
Distr. Ice Cold

Kara Jackson, « Why Does The Earth Give Us People To Love? »

Un premier album de faux folk prenant la tangente cosmique, avec e.a. cordes, flûte, xylophone, piano, chœurs, banjo. Ce dernier joué par Kara. Musicalement, on coche forcément le lancinant Free, la plage titulaire extrêmement développée dans ses  alambics ou encore le zazou No Fun/Party structuré autour de ce qui ressemble à l’enregistrement d’une vraie conversation. De ce beau/bizarre qui ne cesse de changer de tempo et d’arrangements au sein d’un même titre, naît le sentiment de découvrir une proposition musicale à part. Vraiment. (…) P.C.
Distr. Rough Trade

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