Critique | Musique

[L’album de la semaine] Quakers – « II: The Next Wave »: rappeurs et tremblements

© Ashley Anderson
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Quakers, le collectif hip-hop de Geoff Barrow (Portishead), embauche une trentaine de MC et dégaine son deuxième album. C’est de la bombe bébé…

En mars 2012, quand Quakers a débarqué pour la première fois dans les bacs, Portishead se mettait à plancher sur son quatrième album. Huit ans et deux Beak> (son projet kraut) plus tard, c’est avec son collectif de hip-hop et non son groupe de trip-hop que réapparaît ce diable bristolien de Geoff Barrow. Sous le blase de Fuzzface, flanqué de l’ingénieur du son Stuart Matthews (7STU7) et du producteur australien Katalyst (alias Supa K), King Geoff est toujours de la partie mais semble avoir effectué un pas de côté. Jouant le rôle de producteur exécutif et supervisant les opérations à distance.

Passionné par le hip-hop depuis qu’il est gamin (un élève peu assidu et dyslexique de son propre aveu), Barrow et ses complices ont à nouveau eu l’oreille fine. Associé au label indépendant californien Stones Throw, Quakers a embauché des MC de la maison tels que Guilty Simpson et Grandmilly… Sur le premier single du disque, Double Jointed, il tend le mic à The Koreatown Oddity, qui a sorti un album (Little Dominiques Nosebleed) en juin sur la structure. Au rythme de ce qui ressemble à une marche militaire, l’ancien comédien de stand-up Dominique Purdy (c’est son vrai nom) raconte ce que signifie la survie d’un Noir aujourd’hui aux États-Unis.

>> Quakers font évidemment leur entrée dans notre playlist Radio Focus, avec tous les coups de coeur de la semaine de la rédaction.

Plus explicite que son prédécesseur politiquement parlant, The Next Wave parle de corruption systémique, de racisme et de crise climatique. Le monde a changé et Quakers entend bien le refléter, lassé par les malversations, les magouilles et ceux qui en profitent. On y croise une trentaine de rappeurs. Certains déjà bien établis comme Jeremiah Jae et Jonwayne, mais aussi d’autres relativement inconnus au bataillon. Sans doute plus pour très longtemps.

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De Sampa the Great à Chester Watson

L’apocalypse est imminente. Rappons sous les bombes… Quakers guérit à nouveau des productions hip-hop putassières, du bling-bling, des flow mielleux et de l’autotune. The Next Wave est un disque de rap old school qui parle de son époque. Un album qui n’a pas son flow en poche et insiste sur la diversité. Originaire de Detroit, The Black Opera sort l’artillerie lourde sur Gun Control (avec un petit côté Rage Against The Machine). Là où la Zambienne Sampa the Great cartonne avec le très chill Approach with Caution. Barrow et sa bande ont même réussi à enrôler dans l’aventure le formidable Chester Watson (Who Dat), petit prodige dont on ne peut que recommander l’album Past Cloaks, chef-d’oeuvre paru en 2016 et injustement passé inaperçu. Du tout bon boulot…

Quakers, « II: The Next Wave », distribué par Stones Throw/Pias. ****

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