Couleur Café J2 : Coely, comme à la maison

© Couleur Café
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Samedi, Couleur Café a fait le plein de public, de soleil et, surtout, de good vibes musicales. Avec notamment des fidèles du festival comme Jazz Brak, Juicy ou encore l’Anversoise Coely.

Un festival se crée une histoire avec des grosses têtes d’affiche. Mais aussi avec des artistes, qu’il suit dans leur évolution. Comme Coely. La chanteuse/rappeuse a beau être originaire d’Anvers, elle est comme chez elle à Bruxelles. Plus précisément à Couleur Café. Samedi, sur la scène principale, elle rappelait que c’était la 5e fois qu’elle se retrouvait à l’affiche de l’événement. La première, c’était il y a précisément 10 ans : la veille de son concert, elle terminait encore ses derniers examens de secondaire… Entre-temps, il s’est passé évidemment beaucoup de choses. Pas mal de succès. Un premier enfant aussi. Mais également une série d’embuches et de questionnements. Le scénario est classique : trop, trop vite. A un moment, Coely devra lâcher prise. Finalement, en mars dernier, elle sortait Alive, pas moins de six ans après son premier album, Different Waters

Please stand up for the real Coely

Pour son retour, Coely arrive donc en mode guerrière. Mais pas forcément avec des moyens extravagants. Tenue blanche ample, lunettes noires, elle arpente la scène telle une lionne. C’est bien simple : on ne voit qu’elle. Dans le fond de la scène, l’écran géant susceptible de passer l’un ou l’autre visuel, reste d’ailleurs éteint pendant quasi tout le concert. Son groupe – guitare, basse, batterie, clavier – paraît lui-même à peine impliqué, presque distant. A Coely de faire le show.

Ce qu’elle fait avec un naturel scotchant. Et un capital sympathie énorme. Mais sans dissiper l’impression que le show peine à vraiment décoller. Comme s’il restait un palier à franchir. Notamment en termes d’identité. S’acharnant à parler uniquement anglais entre les morceaux, telle une vedette américaine lambda, Coely surfe entre poussées rock, mélodies pop, moments rap, et éclats gospel, passant du rap au chant avec la même fluidité. Facile, tranquille. Mais who’s the real Coely ?   

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La question est posée jusqu’à ce que, à mi-parcours, le concert bascule. Ce n’est sans doute pas un hasard si cela arrive avec le morceau Fruit of Bantu, « un titre qui signifie énormément pour moi ». Un morceau sur lequel Coely revendique son identité noire (elle dont le label cherche depuis le début à en faire la première vraie superstar afrodescendante belge/flamande). Dans la foulée, elle est d’ailleurs rejointe par Shaka Shams, suivi d’un Fahad Seriki (Dvtch Norris) extatique sur Mayor. Quand Yann Gaudeuille, chanteur spectaculaire, déboule à son tour, le concert a alors atteint une intensité inattendue. Que même un interminable solo de guitare électrique ne réussira pas à briser…

Performeuse irrésistible, Coely termine encore son concert en allant repêcher son tube initial Don’t Care. Mais son avenir n’a jamais semblé aussi radieux.     

TOP

Orchestra Baobab

Aussi improbable que cela puisse paraître, c’était la première fois que les légendes sénégalaises passaient par Couleur Café. Réanimé au début des années 2000, l’Orchestra Baobab mélange aujourd’hui anciens (Mountaga Koité est toujours là à la batterie) et nouvelle génération. La musique, elle, n’a pas bougé. Et il faut bien avouer que, dans le théâtre de verdure (la green stage du festival) archi-rempli, et sous un cagnard de 16h tapageur, le mélange de son cubain et de sonorités wolof a fait mouche. Feelgood concert du jour

Juicy

C’est ce qu’on appelle du panache. A Couleur Café, Julie Rens et Sasha Vovk sont venues accompagnées d’un brass band XXL. Il a d’ailleurs fallu se serrer sur les planches de la Fox, la nouvelle scène sous chapiteau du festival. Visuellement, l’effet n’en est que plus bluffant : Sasha et Julie, toutes de rouge vêtues, entourées par  une douzaine de cuivres, habillés en blanc. Musicalement, surtout, les morceaux de l’album Mobile, paru l’an dernier, pétaradent de manière spectaculaire. Fallait voir les deux musiciennes, déchaînées, jonglant entre chants, percus, claviers, boostées par les trompettes, tubas et autres trombones.

FLOP

Pogo ma non troppo

Que le public s’enjaille à coup de pogos et autres circle of death sur la drill du rappeur anglais ArrDee, palme du plus gros bordel du jour sur la Green Stage (« one the best shows of my life », glisse-t-il, ébahi), quoi de plus normal. Mais un mosh pit sur la Souris verte de Naza? Vraiment ? Jeune padawan, il y a des limites à tout. Parole de boomer.

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