Best of 2020 (part one): les meilleurs disques de l’année entamée

© SAMUEL KIRSZENBAUM
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Séance de rattrapage: à mi-chemin d’une année mouvementée, on fait le point sur le meilleur des sorties musicales des six mois écoulés.

Flat Worms « Antarctica »

Distribué par Drag City/V2

Enregistré avec Steve Albini (Nirvana, Pixies…) et leur pote Ty Segall (rien que ça), le nouveau Flat Worms est le genre de disque qui secoue, défoule et emmerde copieusement les voisins (il s’écoute fort, très fort). Teinté d’humour, anguleux et en colère, Antarctica parle d’isolement, d’anxiété et d’empire déchu sur fond de tensions apocalyptiques. La situation est grave mais pas désespérée. Le supergroupe californien parlera aux fans d’Ex-Cult et de The Fall. L’album à guitares de 2020 so far… J.B.

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KeiyaA « Forever, Ya Girl »

Distribué par Forever Recordings.

« I prefer to spend time alone with my pain », chante KeiyaA sur son premier véritable album. De fait, Forever, Ya Girl a le caractère têtu et farouche des disques composés en solitaire. Née à Chicago, Chakeyia Richmond, de son vrai nom, a dû couper ses attaches et filer à New York pour trouver sa place et rassembler ses idées. Disque de r’n’b/soul psychédélique brumeux, pouvant éventuellement rappeler ceux d’Erykah Badu, Forever, Ya Girl sample Nina Simone, reprend Prince, sans jamais rompre son caractère immersif. L.H.

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B.C. Camplight « Shortly After Take Off »

Distribué par Pias.

Chiens perdus sans collier est un roman de l’écrivain catho Gilbert Cesbron, paru en 1954, une bouée littéraire en quête d’âmes perdues. La transposition dans l’ère actuelle, pourrait être l’histoire de B.C. Camplight, dont le nom, Brian Christinzio (sic), sonne déjà comme du petit Jésus choyé. Égaré entre drogues, cames, exils, le natif du New Jersey (1980), après une vie en Pennsylvanie, trouve en Grande-Bretagne son havre de paix depuis quelques années. Ce disque, digne d’un Bruce Springsteen underground, est épatant. Ph.C.

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Isobel Campbell « There Is No Other… »

Distribué par Cooking Vinyl/V2.

Ça a été l’un des éclairs dans la grisaille de ce début d’année mouvementé. Un rayon de soleil inattendu qui a réchauffé le corps, le coeur et l’âme. Une décennie après son dernier album avec Mark Lanegan, l’ancienne choriste et violoncelliste de Belle and Sebastian a accouché d’un disque vieux de cinq ans perdu dans les méandres de l’industrie musicale et d’une fermeture de label. Folk boisé, pop songs léchées. Une touche de gospel par-ci, de bossa par-là. Une merveilleuse petite douceur. Entre Vashti Bunyan, Nick Drake et Caetano Veloso… J.B.

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Charli XCX « How I’m Feeling Now »

Distribué par Warner.

Le 6 avril, en plein confinement, Charli XCX annonçait dans une vidéo-conférence diffusée sur Zoom, son intention de composer, enregistrer et sortir un nouvel album, dans le mois. Défi relevé avec How I’m Feeling Now, paru le 15 mai. L’Anglaise y rumine sa solitude, son ennui, et un futur aux contours pas franchement rassurants. Effrontément pop, le disque enchaîne les tubes synthétiques, à la fois tordus et angoissés, sensibles et hystériques. Un peu comme ont pu l’être ces drôles de journées de quarantaine. L.H.

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Shabaka and the Ancestors « We Are Sent Here by History »

Distribué par Impulse/Universal.

Patron de la scène jazz londonienne, le saxophoniste Shabaka Hutchings (The Comet Is Coming, Sons of Kemet) a médité la transition individuelle et sociale qui nous attend mais aussi réfléchi avec son collectif de musiciens sud-africains l’effondrement de nos sociétés et notre extinction future. Porté par la voix de Siyabonga Mthembu, We Are Sent Here by History est un album poétique, militant, prophétique. Un disque de jazz spirituel, percussif, incantatoire à enchaîner avec le Who Sent You? d’Irreversible Entanglements. J.B.

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Aksak Maboul « Figures »

Distribué par Crammed Discs.

La musique, c’est le marathon ou Molière. Faut pouvoir tenir la distance et, dans les meilleurs cas, pourquoi pas, mourir sur scène. On n’en demande pas tant à Aksak Maboul, imprévisible du pop-rock belge. Soit celle du couple à la vie comme en musique, Marc Hollander et Véronique Vincent, fomentant dès la fin des années 70, avec d’autres zigues comme Yvon Vromman et Vincent Kenis, les scénarios incongrus des Tueurs de la lune de miel et d’Aksak Maboul. Histoire connue mais pas complètement inutile à rappeler à l’écoute de ce double disque, à l’unisson de ce printemps 2020: contagieux, fractionné, remettant nos vies sur le tapis existentiel. Voilà donc un quatrième (double) album après les sorties de 1977, 1980 et de 2014 -maquettes ancestrales repêchées-, où se croisent à distance différentes planètes soniques. C’est le charme d’une démarche artistique rare: remonter le passé, y engranger du jazz, de la pop, de l’expérimental, de la chanson, et projeter cet incertain cocktail dans ce qui constitue le futur d’aujourd’hui. Soit un (double) album jamais coulé d’avance dans le bronze, mais dont les incertitudes, voies de garage et de quasi-gloire, sont des prises de risques. Le petit doigt sur la tirette du plaisir. Ph.C.

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