Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Veni Veence Vici – Veence Hanao vient de sortir, avec Saint-Idesbald, l’un des meilleurs et plus surprenants disques belges de l’année. A la croisée du hip-hop et du jazz.

« Saint-Idesbald »

Distribué par Skinfama.

Il n’y aura pas qu’des morceaux tristes, hein. De un, ça casse les couilles à mes potes. De deux, ça n’fait qu’inquiéter mes proches. Puis, ça n’fait pas danser la fosse. » Dès l’intro de son nouvel album, Saint-Idesbald, incroyable d’inventivité et de maturité, Veence Hanao donne le ton. Le ton d’un disque osé autant marqué par le jazz et l’électro que par le slam et le hip-hop. La rencontre entre la musique de la rue et celle des clubs enfumés.

Formé au classique, Veence a chopé le virus dans les années 90. Celui des platines d’abord. De l’écriture et du micro ensuite. En 1999, son groupe SLK est produit par Noza. C’est l’époque des concerts dans les écoles et les universités. Le projet se dissout en 2002. Le Bruxellois poursuit ses études en communication. Puis retrouve son comparse. En solo cette fois.

2007. Tout se bouscule. Veence enregistre avec Noza un album carte de visite, remporte le concours Musique à la française. Puis se met à tourner un peu partout en Wallonie. Les Nuits Botanique, Dour, Les Fêtes de la musique…

Pour jeter les bases de son album, il s’éclipse pendant quatre mois à la mer. Saint-Idesbald. Entre Coxyde et La Panne. Il y crée ses textes et musiques en ermite.  » Pour une major, un morceau d’un seul couplet c’est encore un truc d’artiste con. T’en mettras deux, full refrains, puis un beau pont. La musique, c’est des robots, des abdos, des fesses rondes, des sonneries, des logos, de l’imagerie, des gigolos, des logiques hostiles aussi vénales que vicieuses, un public façonné, merci aux passionnés. On n’a pas sillonné le chemin avec le déhanché de Beyoncé. Il y a trop d’artistes cloisonnés. La poudre aux yeux finit dans le nez. »

Un ovni

Malin, comme ses paroles, le garçon sait où il met les pieds. Inspiré par Abd al Malik, Oxmo Puccino, Léo Ferré, Jacques Brel, Emilie Simon, Ella Fitzgerald ou encore TTC, il célèbre la musique plurielle. Prêchant pour l’abolition des chapelles. Veence Hanao est en quelque sorte au hip-hop belge (disons même francophone) ce que Mike Skinner a pu représenter à ses débuts pour le rap anglais. Un ovni. Une porte ouverte sur le monde. Loin des clichés et de la démagogie ambiante.

www.myspace.com/veencehanao

Julien Broquet

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