© National
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Oubliez l’Europe, bouffée par les extrêmes droites, les “ Canétatsunis” victimes de pandémie, ou même l’Asie, ravagée par les sécheresses: dans le futur de Michael Roch, le centre du monde est caribéen. Et il s’appelle Lanvil, une mégalopole tendue vers le ciel et constellée d’écrans, et un modèle international pour sa diversité culturelle. Modèle tout relatif qui, en trois jours et sous les regards fiévreux d’une poignée de protagonistes, va vaciller sur ses fondements entre les pauvres de “ l’anba”, et les élites de “ l’anwo”. Et donner corps à ce que La Volte nomme fièrement “le premier roman de science-fiction caribéen francophone”, porté par une jeune mais déjà grande plume de l’afrofuturisme et membre de La Fabrique Décoloniale, collectif de sociologues et d’artistes dont l’objectif tient dans le nom. Michael Roch affirme donc une SF enthousiasmante, résolument neuve, portée par une novlangue créole pas toujours simple à suivre -“ À côté de moi, trop près, le gad-fos me zyé. Il me zyé de ses grands yeux fixes, allumés konsidéré des lanternes. Je peux sentir sa sueur. Fos ba’w, il dit”- et un sabir SF cette fois commun à tous -“ J’épingle la map en périphérie. J’ouvre mes gestionnaires linéaires, les donnes d’entrée sur le fog arrivent bloc par bloc, classées par secteur d’origine. Lanvil est gourmande de connexions.

De Michael Roch, éditions La Volte, 224 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content